Ça ne s’invente pas, Frédérique Duran s’en est allée le 8 mai 2025, jour de commémoration de la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie. Elle avait 104 ans. En 2023, elle s’était tournée vers l’historien Patrick Boulanger, membre de l’Académie de Marseille et directeur de la revue Marseille, pour offrir son témoignage. Une rencontre qui a laissé des traces dans le cœur de l’historien puisqu’il lui a dédié son intervention sur Jean Moulin il y a quelques jours, à la Chambre de commerce de Marseille. Avec son autorisation, voici l’histoire de Frédérique Duran.

Elle échappe de peu à la Déportation

En 1940, cette brillante étudiante en mathématiques et philosophie s’oriente vers la chimie à Montpellier. Marquée par l’Armistice et l’annexion de l’Alsace – son père est catalan catholique et sa mère alsacienne protestante – elle s’indigne très tôt contre les injustices. Refusant l’exclusion des étudiants juifs à l’université, elle aide certains d’entre eux à passer la frontière vers l’Espagne.

En 1942, elle rejoint Marseille où, grâce à une rencontre fortuite avec André Zenatti – alias « Capitaine Aubert » -, elle entre dans la Résistance.