Par

Alexandre Saliba

Publié le

18 mai 2025 à 16h37

« Nous, on veut faire savoir aux femmes qu’elles ont le droit de s’impliquer dans ce milieu. » Cette phrase de Corentin Peyrot des Gachons, responsable du pôle Talents dans l’association La Mêlée, est très simple, mais elle résume parfaitement l’objectif des Assises en région de la féminisation des métiers et filières numériques qui se sont tenues mercredi 14 et jeudi 15 mai, à l’Hôtel de ville de Montpellier.

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Les Assises se sont tenues en deux jours. Mercredi, l’Hôtel de ville était ouvert au public, qui pouvait venir assister à différentes activités. L’association la Mêlée et la fondation Femmes@numérique organisent des tables rondes et des ateliers sur différents thèmes, comme « Comment pérenniser la place des femmes dans la tech ? » ou « Comment déconstruire les stéréotypes de genre qui persistent dans l’industrie technologique ? », parmi d’autres. Une vingtaine de stands des partenaires des Assises en région ont été montés sur les bords de la salle, pour que les visiteuses puissent rencontrer, discuter, lier des contacts avec des entreprises du numérique. 

« Le monde a besoin de plus de femmes pour être équilibré »

Plusieurs acteurs du milieu du numérique et/ou de l’égalité entre les femmes et les hommes ont pris la parole ce mercredi, et parmi eux quelques personnalités connues du grand public comme Aurore Bergé, actuelle ministre de l’Egalité entre les femmes et les hommes, mais également Elisabeth Moreno, ancienne ministre au même poste sous le gouvernement Castex.

Cette dernière a pris la parole plusieurs fois dans la journée, et s’est exprimée lors d’une conférence à la mi-journée. Elle explique avoir choisi de s’adresser aux femmes trop souvent ignorées dans ce milieu dominé par les hommes : « Bonjour à celles qui ont trop de fois entendu que le numérique, ce n’est pas pour les filles. Bonjour à celles et ceux qui se demandent comment il est possible qu’il y ait plus d’hommes qui s’appellent Jean en France que de femmes qui travaillent dans le numérique. »

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Elisabeth Moreno a reçu une affiche de prévention contre le racisme de la part de la ville de Montpellier
Elisabeth Moreno a reçu une affiche de prévention contre le racisme de la part de la ville de Montpellier (©Métropolitain/AS)

Sa prise de parole s’est élargie à la place des femmes dans la société, et le besoin des femmes de s’affirmer et de revendiquer leur place, allant jusqu’à invoquer un besoin mondial : « Le monde a désespérément besoin d’équilibre. Seul ce qui est équilibré est harmonieux, les extrêmes créent le chaos alors que l’équilibre rassure. Le numérique aujourd’hui n’est pas harmonieux. » Manu Reynaud, adjoint au maire en charge du numérique, avait aussi exprimé un avis du même acabit, en affirmant que ces Assises étaient une réponse politique à ce qu’il se passait actuellement dans le monde, aux Etats-Unis mais pas uniquement.

Un évènement qui s’adresse encore trop à un public déjà convaincu

Pour la troisième édition de ces Assises, la Mêlée semble satisfaite du public qu’elle a réussi à rassembler (plus de 250 personnes se sont inscrites). Corentin Peyrot des Gachons explique que la journée plus « institutionnelle » du mercredi est très intéressante en ce qu’elle regroupe des profils différents pour « poser un constat et des enjeux sur la situation dans le numérique », des entreprises aux écoles en passant par des femmes en reconversion professionnelle et des associations.

Toutefois, lui comme Elisabeth Moreno le reconnaissent, le public présent ce mercredi était composé de personnes déjà sensibilisées à ces enjeux. « Aller chercher d’autres personnes, c’est un travail de fourmi. Ce qu’on peut faire, c’est aller parler dans les écoles, aux élèves et aux enseignants, mais aussi aux parents, là où tout le monde n’est pas déjà convaincu parce qu’on veut leur dire. »

L’intérêt de la deuxième journée des Assises est alors encore plus grand, puisque la Mêlée et la fondation Femmes@numérique (dont Elisabeth Moreno est la présidente) ont organisé une journée découvertes à Dell Technologies pour présenter aux élèves présents, et donc particulièrement les jeunes filles, les possibilités d’emploi dans le numérique. 

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