Deuxième les trois dernières années au Chrono 47 après l’avoir remporté en 2021, le VC Rouen 76 a bien encaissé la délocalisation du chrono par équipes de Coupe de France N1 au CLM Champenois, puisque les Normands ont retrouvé le chemin de la victoire dans cet exercice, ce dimanche (voir classement). « Ça s’est passé comme toujours, c’est un effort extrême. On est tout le temps à la limite, maintenant c’est un exercice qu’on travaille beaucoup. On est sur place depuis mercredi, on a bien travaillé sur ce circuit-là. On voulait vraiment gagner, mais il y avait de belles équipes en face. On voulait aussi gagner pour Louka Lesueur, qui aurait dû être là aujourd’hui, mais qui a été gravement accidenté sur le Saône-et-Loire. C’est vraiment un clin d’œil sympa pour lui », note Jean-Philippe Yon, directeur sportif.

« ÇA COMMENÇAIT À ÊTRE UN PETIT PEU INQUIÉTANT »

Les Rouennais n’ont rien laissé au hasard depuis leur arrivée, mercredi dernier. « On a fait beaucoup de tours. Je ne sais même pas dire combien. On a fait pas mal de séries sur les endroits stratégiques. On a bien repéré les endroits dangereux, les plaques d’égout, tout ça. Du coup, on est arrivé assez serein sur le chrono », explique Max Delarue. Pour Florentin Lecamus-Lambert, travailler en amont était indispensable pour exister ce dimanche. « C’était un parcours de spécialistes. Ce sont ceux qui avaient travaillé qui pouvaient remporter l’épreuve. Ce n’était pas un hasard, il n’y avait pas de grosse bosse. Il fallait travailler sur l’aéro. La difficulté, c’était le vent et de rester homogène jusqu’au bout ».

L’homogénéité, un mot clé dans la pratique du chrono par équipes. « C’était le plan de l’être le plus longtemps possible. Et puis, on avait détecté quand même qu’il fallait faire un dernier tiers de parcours très fort. C’était vraiment la partie la plus difficile, et il fallait qu’on soit capable de faire la différence ». Et c’est en effet sur la fin que la balance a penché du côté des Normands. Car les premiers temps laissaient présager une mauvaise surprise. « On s’est fait un peu peur au premier pointage. On avait deux ou trois mecs qui étaient placés sur le parcours. On avait 15 secondes à la fin du vent de face », raconte Léandre Huck. Jean-Philippe Yon a commencé à transpirer. « Au bout de 11 kilomètres, on avait 11 secondes de retard. Ce n’était pas irrémédiable mais ça commençait à être un petit peu inquiétant. Puis les coureurs ont su redresser la barre sur le dernier tiers de course ».

« C’EST CE QU’IL NOUS MANQUAIT »

Et à en croire Léandre Huck, Clément Petit et Guillaume Adam ont sonné la révolte. « Franchement, ils ont été vraiment très costauds sur le reste du parcours. On a rattrapé petit à petit notre retard ». L’accélération inverse la tendance. « On avait remis un assistant à 5 kilomètres pour faire un dernier pointage. Là, on a su qu’on avait 4 ou 5 secondes d’avance. Du coup, on a réaccéléré à fond. Il ne pouvait pas arriver grand-chose, à part des chutes sur les 3 derniers kilomètres avec le vent de travers », pense Max Delarue. Et les secondes ont continué à défiler. « On finit quand même avec 20 secondes d’avance. On reprend presque 30 secondes sur 30 bornes. Je pense que ça montre qu’on a une grosse équipe », ajoute Léandre Huck.

Ce succès sur une discipline appréciée du VC Rouen 76 montre encore la puissance du collectif, qui occupe le trône du Challenge DirectVelo. « On est satisfait parce qu’on a vraiment bien performé. On est une formation amoureuse du chrono par équipes. Ça fait plaisir d’aller remporter celle-là », sourit Max Delarue. Cette victoire comble un petit vide pour Florentin Lecamus-Lambert. « C’est ce qu’il nous manquait. En solo, on a gagné des points, mais on avait du retard au collectif. Là, ça a permis de prendre de l’avance. Ça fait plaisir. C’est la plus belle de l’année ». Et sur ce parcours taillé pour les rouleurs, Léandre Huck croyait à cette issue. « Je pense que ça nous convenait ». Le résultat ne lui donne pas tort. Et désormais, la Conti Fédérale occupe aussi la tête de la Coupe de France N1 devant les Dijonnais.