Dans les couloirs de l’Accor Arena, les Montpelliérains n’en finissent pas de sauter et de danser. Même l’international Yannis Lenne, victime d’une rupture du tendon d’Achille, parvient à se déhancher sur ses béquilles. Pour la première fois depuis 2018 et une Ligue des champions qui commence à prendre la poussière, le club le plus titré de France – 42 trophées – sort vainqueur d’une compétition.

À l’autre bout de la salle, dans le vestiaire parisien, c’est en revanche la soupe à la grimace qui est au menu du dimanche soir. Le PSG ne réussira pas le doublé coupe-championnat cette saison, le meilleur moyen de mettre une sucrerie sur une année compliquée avec une élimination en barrage de Ligue des champions inattendue et bien trop prématurée.

Cette fois, le PSG a échoué aux tirs au but au terme d’une séance étouffante et d’un suspense constant tout au long de l’heure de jeu. « Nous sommes passés tout près, regrette le capitaine Luka Karabatic. Cela s’est joué à un tir au but. Nous sommes évidemment très déçus. Nous nous sommes accrochés, nous avons su réagir alors que nous étions malmenés par moments. C’est dommage que nous n’ayons pas été récompensés ».

Encore plus qu’au foot, une séance de tirs au but au hand est une loterie à pile ou face où il faut faire entrer le ballon dans un trou de souris. « Les pénalités, ça se joue aussi sur une vidéo sur ce coup-là » rumine Luka Karabatic.

Il fait référence un tir refusé Ferran Solé coupable d’avoir mis le pied sur la ligne. Les arbitres ne l’ont pas vu mais l’écran géant au-dessus de leur tête, regardé par les 10 000 spectateurs, les a obligés à revoir leur jugement. « C’est la première fois que je vis ça, peste le capitaine du PSG qui en a vu d’autres. À chaque fois, on me dit que les joueurs n’ont pas le droit de demander la vidéo et cette fois-ci, oui ? Une finale, ça se joue à ça, à quelques millimètres dans un jeu mental entre le gardien et le tireur. Il faut aussi beaucoup de chance et de réussite. C’est comme une pièce qu’on lance en l’air et qui retombe d’un côté ou de l’autre ».

Ce dimanche, elle n’était pas parisienne. « C’est comme ça, c’est la vie, temporise Elohim Prandi. Ce qu’il faut maintenant, c’est rebondir et vite se consoler ».

Il reste 4 matchs de championnat aux Parisiens désormais pour oublier cette nouvelle déception. Il s’agira ensuite de passer à autre chose et de tourner une page. La mission est simple sur le papier. Il reste 4 matchs pour aller chercher le titre, le 12e de son histoire. Il pourrait arriver avant la fin. « Dans mon esprit, il faut gagner les trois prochains matchs, calcule Elohim Prandi. Je ne pense pas à autre chose qu’à gagner les trois prochains. »

Dans ce cas, Paris pour fêter son titre le mercredi 4 juin avec la réception d’Istres. À condition de bien négocier d’ici là deux déplacements dans le sud : à Nîmes dimanche prochain et à… Montpellier le soir où les copains du foot joueront la finale de la Ligue des champions. « On verra si c’est si bien parti, reprend le capitaine. Ce n’est pas le moment de faire le bilan. Il faut qu’on reste focus sur l’objectif car dans le championnat, rien n’est joué. Il nous reste des gros matchs et nous devons digérer cette défaite pour remplir l’objectif majeur qui reste désormais le championnat ».

Après ça, il sera temps de tourner une page et de confier cette équipe dans les mains d’un nouveau coach. Après 7 ans de bons et loyaux services auxquels il n’a manqué que la Ligue des champions, le coach Raul Gonzales partira prendre la direction de la sélection serbe. Le Danois Stefan Madsen prendra les clés de la maison pour que le PSG redevienne conquérant et presque imbattable comme il le fut il n’y a pas si longtemps.