Depuis 2019, le Planning Familial pilotait le réseau LGBTQIA + du Var. L’an dernier, le Préfet lui a proposé de porter le projet du Centre départemental LGBTQIA +.

Ouvert en novembre 2024, il a été inauguré il y a deux mois. Comme le centre de santé sexuelle, il est installé dans les (trop petits) locaux du Planning Familial à Toulon.

« C’est un espace inclusif et bienveillant pour la communauté, un lieu d’accueil, d’écoute, d’information et d’accompagnement » résume Françoise Denis, co-présidente du Planning Familial.

« Les conseillères familiales et conjugales proposent un accompagnement personnalisé, individuel ou collectif », poursuit Julie Rassat, la coordinatrice du centre.

Des groupes de paroles, des ateliers d’écriture, de peinture et des permanences pour traiter de questions aussi diverses que l’accès aux droits, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle font vivre la communauté, entre réunions d’information et moments plus conviviaux.

« Ils contribuent à lutter contre l’isolement social et renforcent la solidarité et le soutien entre pairs. » Un aspect fondamental pour faire face au rejet parfois exprimé au sein de la société.

Planning familial du Var – Centre LGBTQIA + – 5 avenue Colbert à Toulon. Instagram: @centre_lgbt_83.

Margaux: « Je pouvais me sentir seule, jugée »

Margaux a 21 ans et elle est lesbienne: « Quand je suis arrivée à Toulon, le centre LGBTQIA + m’a permis de rencontrer la communauté, de créer des liens avec des gens qui partagent les mêmes valeurs que moi, ce que je n’avais pas forcément avant d’arriver ici. C’est important: on se sent représentés, on peut s’identifier. Avant je pouvais me sentir seule, jugée. Les liens conviviaux ont amplifié mon sentiment d’appartenance. Venir ici c’est bon pour le moral, pour l’estime et la découverte de soi. C’est un besoin humain d’appartenir à une communauté, de se sentir à sa place. »

Santé mentale: une fragilité liée à l’isolement

Parmi les problématiques de santé fréquentes au sein de la communauté LGBTQIA +, celle de la santé mentale. « Ces problèmes ne sont pas en lien avec l’identité sexuelle des personnes, mais avec le regard de la société qui les isole », commente la coprésidente du Planning Familial, Françoise Denis.

Elle cite ainsi l’exemple « d’un jeune homme trans, mineur, frappé d’un profond mal être que n’a fait qu’aggraver son suivi par un psychiatre qui considérait sa transidentité comme une maladie qu’il fallait soigner. Sa famille nous a contactés pour qu’il soit enfin pris en charge correctement. »

« Être une personne trans, ce n’est pas cool, ce n’est pas une mode, martèle le Dr Berl. Une personne trans sur deux fait une tentative de suicide dans sa vie. Tout est compliqué: le médical, l’administratif, les discriminations… »