Ce dernier, baptisé « Safe », prévoit des prêts de 150 milliards d’euros pour financer, en commun, des achats et des projets d’armement dans les domaines où l’offre européenne reste insuffisante, comme la production de missiles, de munitions, de drones ou encore les systèmes de défense anti-aérienne.
Il est d’ores et déjà prévu que plusieurs pays non membres de l’UE puissent déjà y participer, comme la Norvège ou l’Ukraine, car signataires d’un partenariat de défense et de sécurité. La Grande-Bretagne et l’UE ont signé lundi à Londres un accord de partenariat similaire, qui permettra, après d’ultérieures négociations, à Londres d’être pleinement intégré à ce programme européen.
Encourager l’industrie de défense européenne
Si le Royaume-Uni devait rejoindre ce programme, il serait considéré comme un fabricant européen, au même titre que n’importe quel autre pays membre de l’UE, a assuré un responsable européen.
Il s’agit d’un élément important compte tenu de l’accent qui a été mis sur la nécessité d’encourager l’industrie de défense européenne, alors que la majorité des achats actuels d’armement par les pays de l’UE se font hors d’Europe, essentiellement aux États-Unis.
Défendu par plusieurs États membres, dont la France, ces projets devront ainsi être majoritairement réalisés par l’industrie de défense européenne, à hauteur de 65% des composants. Le reste pourra provenir de pays non membres du programme Safe, comme les États-Unis, à hauteur de 35%.
Dans le souci d’éviter qu’un pays tiers ne puisse contrôler à distance l’armement produit grâce à l’un de ses composants, une autorité centrale sera chargée de s’assurer que cela restera impossible.
L’idée est par exemple d’empêcher que le fabricant américain d’un logiciel intégré à un drone européen, développé grâce à ce programme « Safe », ne puisse être contrôlé à distance depuis les États-Unis, a-t-on expliqué de source européenne.
Les ambassadeurs des 27 doivent encore formaliser cet accord de principe lors d’une nouvelle réunion mercredi avant un accord définitif attendu le 27 mai, à l’occasion d’une réunion des ministres des Affaires européennes de l’UE.
« Safe » fait partie d’un programme plus global présenté fin mars par la Commission européenne, qui ambitionne de mobiliser jusqu’à 800 milliards d’euros pour réarmer le continent européen.
Accord sur les droits de pêche prolongé
Londres et Bruxelles ont tout d’abord prolongé jusqu’en 2038 leur accord permettant aux bateaux européens de pêcher dans les eaux britanniques et vice-versa.
Moins de contrôle sur la nourriture
L’Union européenne et le Royaume-Uni ont convenu de réduire les contrôles sur la nourriture et les végétaux dans leurs futurs échanges, demande majeure de Londres dans le cadre de l’accord conclu lundi. Bruxelles et Londres mettront donc en place un accord sanitaire et phytosanitaire pour fluidifier ces échanges agroalimentaire, qui « facilitera l’importation et l’exportation de denrées alimentaires et de boissons, en réduisant les formalités administratives qui pesaient sur les entreprises et entraînaient de longues files d’attente aux frontières « , est-il détaillé dans le communiqué du gouvernement britannique.
Pas de taxe carbone pour les entreprises
Les deux parties se sont aussi engagées à une « coopération plus étroite » sur les quotas d’émission, permettant aux entreprises britanniques d’échapper à la taxe carbone de l’UE, détaille Londres. Ces mesures doivent rapporter « près de 9 milliards de livres (10,7 milliards d’euros, NDLR) à l’économie britannique d’ici 2040 », précise le gouvernement britannique.