Par
Paul Varenguin
Publié le
19 mai 2025 à 18h00
C’est dans le cadre du Printemps des Cimetières célébré à Avon (Seine-et-Marne) du 10 mai au 14 juin 2025, qu’a été inaugurée la première forêt cinéraire d’Île-de-France, au Bois du souvenir, parcelle de terrain du Bois des carmes située entre la Butte Monceau et le parc du Val Moulin, ce samedi 17 mai.
Forêt cinéraire : une pratique peu répandue en France
« La mort fait partie de la vie », a débuté Anne-Sophie Guérin, conseillère municipale déléguée à la transition écologique, lors de la présentation de cette nouvelle pratique funéraire, inédite en France, mais bien plus répandue en Allemagne.
« La forêt cinéraire, c’est un nouveau lieu d’inhumation, dans lequel seront enterrées, 50 centimètres sous terre, au pied des arbres, les urnes non biodégradables des défunts, développe-t-elle. C’est une possibilité de vivre le deuil autrement, offrant un lieu de recueillement dans le cadre ressourçant de la forêt ».
Choisir l’inhumation au Bois du souvenir, c’est faire corps avec la nature, instaurer une relation intime entre elle, le défunt et les proches. La maire d’Avon, Marie-Charlotte Nouhaud, a poursuivi. « Les urnes seront non biodégradables, car c’est la législation funéraire en vigueur en France qui nous l’impose, contrairement à l’Allemagne où elles sont biodégradables ».
Chaque emplacement est matérialisé par un pavé de grès. ©KV/RSM77
En effet, il est interdit en France de disperser, dans une voie ou un jardin publics, les cendres des défunts. L’édile en a profité pour « saluer et remercier les services de la ville, ses élus et en particulier Anne-Sophie Guérin » mais également « Monsieur Jacques », habitant de la ville, à qui elle a rendu hommage pour le remercier d’avoir su la convaincre du caractère séduisant de cette nouvelle pratique en matière funéraire.
Le lien à la nature
Marie-Charlotte Nouhaud a assuré « qu’il n’y a rien d’idéologique » mais qu’il lui semblait que « l’être humain est plus heureux, vit mieux et plus longtemps lorsqu’il est connecté à la nature ». Cela a le mérite également d’assurer au Bois du souvenir une protection contre l’exploitation forestière ou toute autre activité humaine et permet aussi de répondre à la problématique du manque de places en cimetière.
La maire a rappelé que le Bois du souvenir s’intégrait dans « une volonté ancienne de 11 ans consistant à renforcer le lien entre les habitants et la nature », lien renouvelé avec l’apparition par exemple du Verger des Naissances au parc du Bal-Ébat où pour dix naissances, un arbre est planté, ou encore par la labellisation par la Ligue de Protection des Oiseaux, octroyant de fait un rôle protecteur vis-à-vis des oiseaux qui y trouvent refuge.
Un système de concessions
C’est à 2,50 m environ du pied de l’arbre, sélectionné préalablement par les proches du défunt, et afin de ne pas toucher ses racines, que sera enterrée l’urne funéraire. Au même endroit se trouvera un pavé de grès numéroté fourni gratuitement par la Ville et sur lequel sera apposée une plaque gravée par les soins des entreprises funéraires. On y trouvera le prénom, le nom, les dates de naissance et de décès du défunt.
Il faudra compter dix concessions par arbre, espacées chacune d’entre elles de 80 centimètres et ayant pour dimension 30 centimètres de diamètre et 50 centimètres de profondeur. Les trous permettant de recevoir les urnes seront réalisés par les services techniques de la commune. Une seule urne sera autorisée par concession et la durée de ces dernières pourra être de 15 ans (300 euros) ou 30 ans (600 euros), renouvelable.
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