Par
Julie Bossart
Publié le
18 mai 2025 à 16h12
La Fnac fait-elle des économies d’énergie au détriment de ses clients les moins mobiles ? C’est la question soulevée sur les réseaux sociaux depuis la publication d’un tweet plein d’aigreur. Sur X, un internaute a posté début mai 2025 une photo prise à la Fnac des Ternes, située dans le 17e arrondissement de Paris. Elle montre un panneau disposé devant un escalator entravé par un ruban rouge et surmonté du message « Descente de l’autre côté ». Le twittos commente : « La Fnac qui coupe ses escalators parce qu’ils consomment trop d’électricité, achevez-moi. »
« L’équivalent de 2688 fois le tour du périphérique »
Sur l’affichette, la Fnac justifie sa démarche : « Je consomme à moi seul 10 kilowattheures, ce qui équivaut à parcourir 75 km en voiture électrique. Nous sommes 16 sur le magasin et tournons 7j/7, soit 2688 fois le tour du périphérique parisien. »
Les réactions ne sont pas piquées des hannetons. Certains y voient une raison pour bouder la marque et se rabattre sur les plateformes en ligne : « Si je vois ça à la Fnac, je remets mes articles en rayon, je sors du magasin, et je commande sur Amazon« ; « Y a-t-il encore une seule raison valable d’aller à la Fnac et de ne pas lui préférer Amazon ? »; Ça tombe bien, c’est plus écologique de se faire livrer à domicile que d’aller a la Fnac en voiture ».
Il y en a aussi qui dénoncent une forme d’hypocrisie : « Mettre sur le dos de l’écologie l’arrêt des escalators alors que c’est essentiellement dû au tarif de l’électricité européen faut oser » ; « C’est la course aux économies ne vous y trompez pas… ils réduisent les coûts de fonctionnement sous couvert de bienveillance climatique… » Ou qui déplorent un retour en arrière : « Tout ce qui faisait partie du progrès, de l’augmentation du confort, toutes les innovations des soixante-dix dernières années réduites petit à petit au néant. Bientôt on va retourner au lavoir et au balai. »
D’autres internautes, bien que déplorant un « raisonnement lunaire », s’en prennent aux gens qui ne peuvent pas se bouger le c… et monter un p… d’escalier tout seul comme des grands ? » Une réponse arrive tel un boomerang.
« Dit le valide ou plutôt l’égoïste qui pense que les personnes à mobilité réduite et les personnes âgées sont incultes, lui est-il répondu… Supprimons les escalators dans les gares et le métro aussi tant qu’on y est, et organisons un concours de chaises roulantes sur les Champs-Élysées ! »; « C’est tout bonnement discriminatoire », embraie un autre. « C’est pas sympa pour les personnes âgées ou qui se déplacent avec difficulté !, poursuit un autre twittos. Pour aller à la Fnac, il faut désormais être jeune et en forme, ça me rappelle quelque chose ! »
Une mesure « quand le trafic est faible »
La démarche du magasin fait débat, mais la Fnac assume. Contactée, l’enseigne insiste sur le fait que « certains escalators du magasin, lorsqu’ils sont en double, et à certains moments où le trafic en magasin est plus faible [sont arrêtés]. Les clients et visiteurs sont invités à emprunter l’autre escalator en service. » Elle précise également que « des ascenseurs sont également disponibles, donc il n’y a aucun sujet sur le plan de l’accueil des clients comme de l’accessibilité ».
En 2021, Fnac Darty a lancé son plan stratégique Everyday, en consacrant la RSE comme un de ses axes majeurs. Dans un bilan 2023-2024, le groupe indiquait qu’en matière de consommation énergétique, « de nombreuses actions sont déployées : des équipements moins énergivores, la mise en place d’un éclairage réduit, de nouvelles consignes de température, le renforcement des opérations de maintenance ou encore la sensibilisation des équipes. » Dans ce bilan, il était aussi annoncé que le groupe était parvenu à réduire de 13 % l’électricité consommée, 137 magasins [sur 1010] sont passés en éclairage LED en 2023 et 51 % d’électricité est d’origine renouvelable dans le mix total de consommation ».
Sollicitée dans un deuxième temps pour apporter des précisions sur la consommation énergétique de ses magasins parisiens, la Fnac n’était pas encore revenue vers nous.
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