Ils maintiennent la pression. Plusieurs milliers de taxis ont manifesté lundi à travers la France, et ils devraient de nouveau se mobiliser ce mardi, à Paris, Marseille, Pau ou Toulouse, pour protester contre les nouvelles conditions tarifaires du transport sanitaire et la concurrence des VTC.

Lundi, 7 500 taxis se sont mobilisés, dans 65 villes et lieux. À Paris, ils étaient un millier, et pourraient être renforcés ce mardi par des collègues venus dans la nuit de toute la France. Leur objectif : faire annuler le projet de l’assurance maladie, approuvé vendredi dernier par le gouvernement dans un arrêté, qui instaure à partir du 1er octobre prochain, une nouvelle tarification pour le transport des malades par les chauffeurs de taxis conventionnés. L’objectif est de contrôler la croissance des dépenses de transport sanitaire, qui ont atteint 6,74 milliards d’euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés (avec un bond de 45 % depuis 2019).

Manque à gagner

À compter du 1er octobre, les 85 % de taxis qui effectuent ces transports de patients seront rémunérés sur la base d’un forfait de prise en charge de 13 euros, majoré pour les départs et arrivées des grandes agglomérations, et d’une tarification kilométrique, quelle que soit la région dans laquelle ils opèrent. Un manque à gagner énorme pour certains, dont les transports sanitaires représentent 60 à 90 % de leur chiffre d’affaires. Et le système de géolocalisation imposé à partir du 1er janvier 2027 pour lutter contre les fraudes ne passe pas non plus.

« Le combat continue, et il doit s’intensifier ! On ne lâche rien. Il faut TOUS rejoindre les points de blocage », appelle, ce mardi matin sur le réseau social X, la Confédération européenne des taxis.

Ce mardi matin à Paris, vers 7 heures, certains stationnaient de nouveau sur le boulevard Raspail, dans le VIe arrondissement, près du ministère des Transports, où de brefs heurts avec les forces de l’ordre ont eu lieu hier.

Opérations escargot du côté de Toulon

À Toulon (Var), les chauffeurs avaient prévu de se rassembler dès 5h30 au centre commercial d’Ollioules et sur l’aire d’autoroute de la Chaberte à La Garde, pour mener des opérations escargot. Elles ont bien commencé, avec « deux convois à l’est et à l’ouest de Toulon, sur l’A57 et l’A50 » en direction du centre-ville, annonce la préfecture du X.

Comme hier soir, elle conseille de différer ses déplacements dans les secteurs concernés, d’autant que la météo s’annonce également très mauvaise, avec une vigilance orange pour orages, pluie et inondations jusqu’à 10 heures.

VidéoDirect-Paris : la manif des taxis dégènère

À Marseille (Bouches-du-Rhône), les conducteurs sont toujours sur la place Castellane et l’avenue du Prado, où ils ont passé la nuit. Ils ont cependant annulé les opérations escargot initialement prévues autour de la métropole marseillaise, sur l’A50, l’A55 et l’A7 sont annulés. Ils devraient, dans la journée, organiser des blocages sporadiques, notamment autour de la gare Saint-Charles.