« Je ne laisserai passer aucun comportement sexiste dans cette campagne. » Marion Waller, candidate surprise à la primaire socialiste pour les municipales de 2026 à Paris, a pris publiquement position contre le sexisme au sein de son propre camp.
Dans une déclaration diffusée sur les réseaux sociaux ce lundi 19 mai, l’urbaniste de 32 ans, actuelle directrice du Pavillon de l’Arsenal et ancienne conseillère d’Anne Hidalgo, révèle avoir signalé à la Fédération de Paris et à la Commission nationale du Parti socialiste le comportement et les propos « inacceptables » sexistes d’un secrétaire de section parisien.
Je ne laisserai passer aucun comportement sexiste dans cette campagne. J’ai effectué un signalement auprès du Parti Socialiste suite au comportement inacceptable d’un secrétaire de section du PS Paris. Notre parti doit être exemplaire. pic.twitter.com/ilOA0wOlGC
— Marion Waller (@MarionWaller) May 19, 2025
Dès l’annonce de sa candidature, Marion Waller a commencé à rencontrer au compte-gouttes tous les secrétaires de sections du Parti socialiste. C’est dans ce contexte qu’elle explique avoir rencontré l’un d’eux pour la première lors d’un déjeuner. Un entretien auquel a coupé court l’élue au vu de la tournure qu’il prenait.
La directrice dénonce des attaques verbales à l’encontre des féministes du parti, doublées d’une attitude physique agressive, alors qu’elle venait de réaffirmer à son interlocuteur que l’un de ses combats fondamentaux était de se battre pour l’égalité salariale entre les hommes et les femmes.
En réponse à cette position claire, le secrétaire de section aurait tenu les paroles « violentes » suivante : « Vous les féministes du Parti socialiste vous n’avez rien compris, vous êtes stupides ; c’est complètement con, débile ; tu te trompes », liste la candidate PS dans son communiqué.
Le féminisme « doit être porté par tous »
« J’étais absolument sidérée, je ne savais même pas que c’était encore possible de tenir des propos pareils », s’offusque Marion Waller qui raconte avoir quitté le rendez-vous. « C’était la seule solution », ajoute-t-elle. Elle exige désormais du PS qu’il prenne des mesures concrètes et adéquates pour éviter que la situation se reproduise. « Il est inadmissible qu’une personne en responsabilité au sein du parti tienne de tels propos », écrit-elle, appelant à l’exemplarité et à l’avant-garde dans la lutte contre le sexisme, le racisme et l’homophobie.
Cette prise de parole intervient en pleine campagne interne, alors que la trentenaire s’est imposée comme la benjamine et l’outsider de la primaire socialiste, face à deux poids lourds héritiers politiques d’Anne Hidalgo : Rémi Féraud, son dauphin, et Emmanuel Grégoire, l’ancien premier adjoint de la maire.
Marion Waller, qui revendique son engagement féministe et écologiste, veut avec son projet « Partager Paris » à rendre la capitale plus inclusive et solidaire et lutter notamment contre la gentrification et pour une meilleure représentativité des minorités.
La candidate surprise des municipales rappelle finalement dans sa lettre ouverte que « ce type de situation n’est en aucun cas normal » et que le féminisme « est au cœur des combats de notre parti et doit être porté par tous les adhérents ».
« J’ai tenu à rendre cet épisode public, non seulement pour encourager la prise de parole, mais aussi car cet homme est une personne en responsabilité. Son rôle c’est d’accueillir les militants dans le parti et c‘est très inquiétant de se dire qu’il pourrait avoir tenu des propos pareils auprès d’eux », justifie la politique qui n’en dira pas plus sur l’identité de l’élu en question.