Publié le
20 mai 2025 à 6h04
N’ayez crainte. Malgré l’aspect de décor d’Halloween qu’elles donnent aux arbres et les grandes chenilles qui y grouillent, les toiles épaisses qui ont envahi le parc Martin-Luther-King à Paris (17e) durant ce printemps 2025 ne sont pas dangereuses. Il s’agit de nids filamenteux et de larves d’hyponomeute, un papillon de nuit visible durant l’été.
Impressionnant visuellement
« C’est très surprenant… Voire effrayant ! » Les habitués de l’espace vert de la porte de Clichy ont, pour certains, eu un mouvement de recul en découvrant les voiles blancs qui s’y sont multipliés. C’est pourtant le cycle de vie ordinaire des « hyponomeutes », aussi appelés « teignes », à savoir des papillons à la robe « en hermine », qui s’observent au crépuscule, généralement entre juillet et août.
À l’issue des vols nuptiaux, les femelles se déposent sur des espèce-hôtes d’arbres et arbustes – notamment les pommiers, pruniers, aubépines, fusains, saules et cerisiers à grappes – où elles pondent. Les œufs sont alors regroupés en tas, sous un bouclier de protection brunâtre.
Après l’éclosion, les chenilles vont d’abord hiverner sous l’abri, puis en sortir… début mai. De couleur bleu gris dans un premier temps, elles deviennent ensuite gris jaunâtre, avec deux points noirs sur chaque segment et une petite tête noire.
Mais sans aucun danger pour l’homme
À leur apparition, elle se regroupent en colonies, puis dévorent les feuilles et bourgeons se trouvant à proximité jusqu’à faire disparaître une bonne partie du feuillage. En parallèle, elles produisent la sécrétion collante actuellement visible au parc, qui est en fait une toile de soie, où des cocons vont se former, notamment en vue de la nymphose (la transformation des larves en nymphes) ayant lieu à la fin du printemps.
La sécrétion collante recouvre de nombreux arbres et arbustes. (©QD / actu Paris)
Très voraces, ces chenilles peuvent dans certains cas impacter la production des fruitiers ou freiner le développement d’arbres, mais ne sont d’aucun danger pour l’homme comme le rappelle la Ville à actu Paris. « Ce ne sont pas des chenilles processionnaires, fait remarquer l’un de ses porte-paroles. Même si leur manifestation est spectaculaire, elles ne présentent aucun danger pour le public ou les animaux et n’affectent pas non plus la santé des arbres concernés. »
Un panneau d’information a d’ailleurs été mis en place pour rassurer le public à proximité des zones infestées.
Pourquoi cette prolifération ?
Voilà pour les conséquences. Du côté des causes de cette « prolifération », la municipalité pointe du doigt les « dérèglements du climat » et la « chute de la biodiversité ».
« Il y a d’une part la baisse drastique du nombre d’oiseaux à l’échelle planétaire, qui sont leur principal prédateur. De l’autre, la récurrence des étés chauds et secs, et des hivers doux ; des températures diurnes supérieurs à 12°C au moment de l’accouplement (en juillet/août) », poursuit la Ville.
L’occasion pour l’institution de revenir sur certaines des mesures inscrites dans son plan biodiversité 2025-2030 : « C’est l’une des raisons qui motivent la Ville de Paris à endiguer sur son territoire la disparition des oiseaux et à permettre les conditions de leur maintien et de leur survie : plantations de haies, développement des quartiers moineaux, aucun abattage en période de nidification (sauf pour raisons impératives), zérophyto, etc. »
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