Par

Jean-Marc Aubert

Publié le

21 mai 2025 à 10h30

La campagne de sécurité des loisirs nautiques et de la plaisance vient d’être lancée en ce mois de mai 2025 et jusqu’à fin septembre par la préfecture maritime de la Méditerranée. Le vice-amiral d’escadre Christophe Lucas, préfet maritime de la Méditerranée, accompagné du directeur du centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage de Méditerranée -Cross Med- ont livré des statistiques pour l’année 2024.

L’Hérault fait partie de la préfecture maritime implantée à Marseille et du Cross Med basé à La Garde, dans le Var, qui coordonnent les opérations de secours en mer et sur l’étang de Thau. « Le nombre d’opérations coordonnées par le Cross Med est en hausse de 3% par rapport à l’année dernière, avec 3 113 opérations, tout comme le nombre de personnes secourues ou assistées, 7 768 usagers, +5%. Après la forte augmentation constatée depuis 2020, l’accidentologie s’est donc globalement stabilisée ces deux dernières années, tout en se maintenant à un niveau élevé. Même si l’enrayement de cette croissance est encourageant, les efforts doivent se poursuivre pour renforcer la sécurité en mer notamment par exemple en matière de plongée et de baignade qui sont caractérisées par une hausse de l’accidentologie l’année dernière », révèle le préfet maritime.

Christophe Lucas souligne que des actions de prévention mais aussi de répression ont été menées. « Pour contenir cette tendance, un dispositif continu et agile permettant une présence constante des unités de contrôle en mer a été mis en place par la préfecture maritime de la Méditerranée en 2024. Durant la saison, plus de 12 000 contrôles, concentrés notamment sur les zones et les comportements à risque, ont permis d’assurer une présence dissuasive satisfaisante avec près de 2 500 infractions relevées ».

L’analyse faite sur ces cinq dernières années a démontré une tendance endémique sur la façade méditerranéenne, illustrée par une fréquentation accrue et une diversification croissante des pratiques en mer, notamment dans la bande des 2-3 milles nautiques. Les causes principales de cette accidentologie élevée pointent vers un facteur commun : l’humain. L’inexpérience, l’impréparation des usagers et les comportements irresponsables restent trop souvent l’une des premières causes d’intervention.

Christophe Lucas, le préfet maritime de la Méditerranée lance la campagne 2025
Christophe Lucas, le préfet maritime de la Méditerranée lance la campagne 2025 (©Préfecture maritime de Marseille )Vidéos : en ce moment sur ActuPrévenir l’accidentologie

« Par ailleurs, pour prévenir l’accidentologie il convient de bien comprendre et caractériser les facteurs de risque. Dans cette optique, un travail a été mené durant l’hiver par le Système national d’observation de la sécurité des activités nautiques -SNOSAN- en lien avec les services de la préfecture maritime, le Samu de coordination médicale maritime -SCMM- de Méditerranée et le Secrétariat général de la mer », indique le vice-amiral d’escadre, avant de présenter les objectifs de cette année.

En 2025, la campagne de sécurité en mer s’appuiera une nouvelle fois sur les trois piliers suivants : sensibiliser et informer, contrôler, réglementer. À la lumière des analyses conduites, le préfet maritime a fixé les priorités suivantes afin de poursuivre les efforts entrepris pour renforcer la sécurité de tous les usagers en mer : poursuite des efforts de prévention et de sensibilisation des usagers ; maintien d’un dispositif de présence agile et continu des unités en mer complété d’opérations « coups de poing » de sécurité en mer dans chaque département, notamment afin de ontrôler le respect de la vitesse et des zones de navigation en accentuant les efforts de contrôle sur les zones à risque et à forte fréquentation ; veiller à la présence et à l’entretien des équipements obligatoires à la sécurité en mer ; rappel de la préparation nécessaire avant de pratiquer une activité nautique, notamment s’agissant des conditions météorologiques ; responsabilisation des usagers notamment s’agissant de la maitrise technique et des capacités physiques particulièrement en matière de plongée et de baignade ; régulation des usages pour un partage harmonieux et sécurisé de l’espace maritime.

Afin de répondre à l’accidentologie spécifique constatée en 2024 en matière de plongée et de baignade, le préfet maritime a fait de la prévention relative à ces deux pratiques une priorité de la saison. S’agissant de la plongée, un plan d’action spécifique a été mis en œuvre, afin d’accompagner les professionnels et les clubs de plongée : journées « sécurité plongée » dans le Var et les Bouches-du-Rhône en lien avec les services des préfectures départementales et les services médicaux, rencontre et échanges avec la Fédération française d’études et de sports sous-marins et ses représentants locaux ; de sensibiliser les usagers : campagne de communication dédiée; de renforcer les contrôles à terre et en mer : opérations « palanquées » de contrôles spécifiques.

En matière de baignade, outre le renforcement des messages de prévention inhérents à la pratique (vérifier les conditions météos, ne pas surestimer ses capacités, éviter les périodes de forte chaleur, etc.), un lien étroit est entretenu avec les préfectures départementales, les municipalités et les services de Météo France, afin de systématiser les alertes de « vagues-submersion ». L’été dernier et à plusieurs reprises depuis le début de cette année, la préfecture de l’Hérault a diffusé sur les réseaux sociaux -sur X, ex-Twitter- de précieux messages alertant les plaisanciers, les baigneurs, les usagers d’engins motorisés et autres sur le risque de « vagues-submersion » à cause du mauvais temps et d’une mer déchaînée.

Le Dragon 34 et la SNSM de Mère lors d'un sauvetage sur l'étang de Thau
Le Dragon 34 et la SNSM de Mère lors d’un sauvetage sur l’étang de Thau (©SNSM Mèze)Trois grands principes

En mer, trois grands principes s’appliquent. Pour se les rappeler, il faut retenir le sigle suivant « PEA, l’assurance vie en mer »  : se préparer : connaître la météo, les particularités de la zone, avoir conscience de son état de santé et de celui de ses passagers, prévenir un proche de ses intentions et de l’heure de retour prévue ; s’équiper : vérifier son matériel, porter une brassière et une tenue adaptée à la pratique, avoir un moyen de communication en état de marche, être en mesure de se signaler visuellement auprès des moyens de secours. Et savoir alerter : en cas de difficulté, utiliser VHF 16 et le numéro d’urgence 196 depuis n’importe quel téléphone pour joindre les secours, un numéro valable partout en France.

Graves accidents et noyades 

De mai à fin septembre 2024, dans la zone couverte par la préfecture maritime de Marseille, seize baigneurs sont morts noyés (plus 30% qu’en 2023) et treize décès ont été enregistrés dans les domaines de la plongée, apnée et chasse sous-marine. On relève de plus en plus d’engins motorisés près des plages et au large, avec de graves accidents, comme celui survenu le 16 août dernier à Sète, où le pilote d’un jet-ski a été happé violemment par l’hélice d’un navire et projeté en mer, où il a pu être secouru et sauvé, après avoir perdu beaucoup de sang.

Cette année, en avril dernier, un premier drame a endeuillé une famille du Vaucluse, sur une plage de la rive gauche de Palavas-les-Flots, où un baigneur, un adolescent de 13 ans s’est noyé sous les yeux impuissants de son grand frère. Récemment, un ostréiculteur de Mèze tombé accidentellement de sa barque est décédé dans l’étang de Thau et un plaisancier, qui a également chuté de son voilier entre Palavas-les-Flots et La Grande-Motte a été repêché sans vie. Des drames qui incident à la prudence à l’arrivée de l’été.

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C’est une véritable chaîne humaine de plusieurs unités de secours qui se met en branle dès qu’une alerte est donnée : en mer, les bénévoles des SNSMSociété nationale de sauvetage en mer- (Mèze, Palavas-les-Flots, Sète, Frontignan-la Peyrade, La Grande-Motte, Agde, etc.), sur terre, les Sdis et les Smur-Samu et les moyens aériens : des navires et des hélicoptères de la Marine nationale, de la Sécurité civile, dont le Dragon 34, de la gendarmerie et de l’Armée de l’air. 

Un Dragon 34 moderne 

La Sécurité civile de l’Hérault vient d’être doté d’un nouvel appareil flambant neuf moderne : le D3 remplace désormais le C2. Le Dragon 34 change d’époque pour effectuer les nombreuses missions dans l’Hérault et le Gard et parfois en renfort dans l’arc méditerranéen, comme on peut le constater en voyant cet hélicoptère jaune et rouge survoler nos têtes ou se poser sur une plage. Cet appareil – un Airbus H145 D3 – va remplacer l’ancien hélicoptère, un Eurocopter EC145 C2. Le Dragon 34 est basé sur l’aéroport de Montpellier Méditerranée, à Mauguio, à côté du hangar abritant celui de la section aérienne de la gendarmerie d’Occitanie. Ces derniers jours, il était indisponible en raison de sa présence dans les Pyrénées-Orientales pour suppléer provisoirement le Dragon 66, mais il est de nouveau opérationnel. 

Le nouvel appareil en forme de frelon géant pourra embarquer une caméra optique et thermique de très haute performance pour ses missions d’observation et de recherche. Il sera également équipé d’une potence d’aérocordage pour la projection d’unités d’intervention spécialisées. 

> Les infos au quotidien ici https://www.premar-mediterranee.gouv.fr

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