Pour les automobilistes franciliens qui espéraient un retour à la normale ce jeudi 22 mai, il faudra encore patienter. Les taxis avaient pourtant mis en garde le gouvernement : ils sont en colère et leur mobilisation continuera de se renforcer tant qu’ils « n’auront pas obtenu gain de cause ».

Depuis lundi, plusieurs centaines de chauffeurs bloquent l’intégralité du Boulevard Raspail (VIe, VIIe et XIVe arrondissement), près du ministère des Transports, et mènent de manière sporadique des opérations escargots sur les axes de la région pour protester contre la nouvelle tarification des transports sanitaires.

À l’image de ces trois derniers jours, « beaucoup de taxis de province continuent de rallier Paris et c’est certain qu’il va y avoir un grand nombre de ralentissements sur les routes », prévient Dominique Buisson, secrétaire fédéral de la Fédération nationale des taxis (FNDT).

Des opérations escargots déjà en cours

À 8 heures ce jeudi matin, des ralentissements étaient déjà enregistrés au niveau des autoroutes A10 et A6A en direction de Paris. « Actuellement, une manifestation sous la forme d‘une opération escargot se déroule sur l’autoroute A6A et A10 en direction de Paris. Le Cortège se déplace à très faible vitesse et occupe l’intégralité des voies de circulation », alerte le site gouvernemental Sytadin. Sur l’A13, pour le moment, une dizaine de taxis sont aussi en route Vers Paris, actuellement à hauteur de Buchelay, « et circulent à allure normale, sans créer de ralentissements », selon le groupement de gendarmerie des Yvelines.

Pour le reste de la journée, il faut s’attendre à retrouver le même type de difficultés sur les routes. Mercredi par exemple, la circulation dans les rues de Paris et dans sa région a connu des pics d‘embouteillages à près de 200 km en plein milieu d’après-midi selon Sytadin, une situation « exceptionnelle ». Peu avant 18 heures, l’Île-de-France enregistrait même plus de 500 kilomètres d’embouteillages, une mesure bien supérieure à la moyenne maximale. Les trajets pour se rendre aux différents aéroports de la région étaient eux aussi fortement impactés.

Cette mobilisation intervient dans le cadre d‘un mouvement de protestation contre un projet de nouvelle tarification imposée par la Caisse primaire d‘assurance maladie (Cnam) sur les transports de malades aux chauffeurs conventionnés.

Cette mesure qui devrait entrer en vigueur le 1er octobre 2025 vise à contrôler la croissance de la dépense de transports sanitaires, qui s’est élevée à 6,74 milliards d‘euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés (+ 45 % depuis 2019).

Les taxis seront alors rémunérés sur la base d‘un forfait de prise en charge et d‘une tarification kilométrique alignée sur le tarif fixé dans chaque département. Selon la présidente de la Fédération nationale du taxi, Emmanuelle Cordier, les entreprises perdront « entre 30 et 40 % » de leur chiffre d‘affaires actuel en raison des nouvelles règles tarifaires.

La FNDT entend poursuivre sa mobilisation jusqu’à ce que leurs revendications soient entendues. « Mercredi, nous n’avons pas accepté d‘être reçu par M.Tabarot (NDLR : ministre des Transport) seuls comme on nous l’a proposé. Nous demandons toujours une réunion interministérielle », insiste Dominique Buisson.

Une autorisation de manifester jusqu’à dimanche aurait été déposée auprès de la préfecture de police, précise le représentant syndical.