Une centaine de lycéens étaient présents lundi à la Bourse du travail pour la première édition du concours d’éloquence inter-établissements. Ce projet est initié par l’institution Sainte-Marie à La Seyne-sur-Mer. « Avant, nous participions au concours organisé par le Pôle, mais la dernière édition a eu lieu l’année dernière. Nous nous sommes organisés avec d’autres établissements pour lancer un nouveau concours d’éloquence cette année », raconte Patrique Bonnaudet, le proviseur adjoint de l’institution Sainte-Marie. Le lycée de Saint-Joseph la Cordeille à Ollioules et celui de Fénelon à Toulon participent au projet.

« L’exercice est plutôt intense »

En interne, chaque établissement choisit quatre élèves. Ce sont des volontaires pour le lycée Fénelon. Pour les établissements de Sainte-Marie et de la Cordeille, ce concours s’inscrit dans la spécialité humanités, littérature et philosophie, disponible en première et en terminale.

À l’issue de la demi-finale, le jury désigne six finalistes: Fiorella, Lilou, Adrien, Sophie, Inès et Tess. Ils ont deux heures pour préparer leur sujet attribué au hasard. « L’exercice est plutôt intense », souligne Adrien Rais-Sarrazin, étudiant au sein de l’institution Sainte-Marie et finaliste du concours d’éloquence.

Argumentaire, posture, diction, émotion

Le gagnant repart avec le prix du jury. « Nous discutons d’abord des élèves qui nous ont le plus convaincus. Nous avons ensuite une grille commune pour élire le vainqueur », explique Hélène Megy, membre du jury. Les critères de sélection sont l’argumentaire, la posture, la diction et l’émotion. Les élèves peuvent aussi voter: ils décernent le prix du public.

Les étudiants s’expriment sur des problématiques philosophiques. « Un peu comme ces gens aux têtes bien faites mais aux crânes bien creux, observez ce monsieur un peu trop exposé aux UV et constatez que vous vous êtes fait Trumper », clame Lilou Mallet, élève de terminale, devant ses camarades pour démontrer que la culture n’est pas un luxe.

Les étudiants présentent des discours engagés. Certains font des jeux de langage comme Adrien Rais-Sarrazin: « Sans promesse il vit, seulement du beau, il écrit, au diable les engagements pervertis, de l’utile il sourit. Je t’aime, Artie. »

Ce concours permet aux étudiants de s’opposer à des élèves d’autres lycées. « Je me suis rendu compte que le niveau est extrêmement élevé, avec des manières d’écrire totalement différentes. C’est très enrichissant », remarque Fiorella Sessa, gagnante du prix du jury.

« C’est intéressant d’entendre la parole des jeunes »

La compétition donne l’occasion aux lycéens de prendre la parole devant un auditoire pour exposer un point de vue. « Ce que j’aime dans l’éloquence, c’est que ça allie l’écriture d’un concours de nouvelles et le côté théâtral et oral », explique Fiorella Sessa.

Les professeurs ont félicité tous les élèves pour leurs performances. « C’est intéressant pour nous aussi d’entendre la parole des jeunes », explique Hélène Megy. « Nous nous rendons compte qu’ils sont conscients des problématiques, mais qu’ils restent positifs, c’est rassurant », conclut Nathalie Mejri, également membre du jury.