Routes bloquées, barrages filtrants… les taxis ne décolèrent pas. Pour le quatrième jour consécutif, des centaines de chauffeurs ont manifesté ce jeudi, principalement à Paris, Marseille et Pau, ville du Premier ministre François Bayrou.
Une rencontre avec Bayrou réclamée
À Paris, ils étaient 650 selon la police, venus de toute la France, à bloquer de nouveau le boulevard Raspail, près du ministère des Transports, et à opérer des barrages filtrants et ralentissements en périphérie.
Dans les Bouches-du-Rhône aussi, plus de 300 taxis ont à nouveau investi une des principales artères du centre-ville de Marseille, rejoints par des collègues des Alpes-Maritimes, du Var ou encore des Hautes-Alpes.
La ville de Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques, est devenue un des principaux points de convergence pour les chauffeurs. Des centaines de taxis étaient encore présents ce jeudi. Ils ont pu échanger avec Olivier Faure, premier secrétaire du PS, pour dédicacer son dernier livre mais ils attendent surtout de pouvoir rencontrer le maire et Premier ministre, François Bayrou, qui n’a pour l’instant pas donné suite à leur demande. « Si le Premier ministre ne souhaite pas de débordement, il doit nous recevoir, sinon il en sera comptable », a lancé Stéphane Abeilhou, l’un des représentants des taxis venus d’Occitanie.
Gel du projet actuel et tension avec les VTC
Entamée lundi par l’intersyndicale des taxis, la mobilisation vise à protester contre un projet de nouvelle tarification de l’Assurance maladie sur les transports de malades par des chauffeurs de taxi conventionnés. Approuvée le 16 mai par le gouvernement, elle doit entrer en vigueur le 1er octobre. L’objectif est de contrôler la croissance des dépenses de transport sanitaire, qui ont atteint 6,74 milliards d’euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés (avec un bond de 45 % depuis 2019). Mais ces trajets vers les hôpitaux ou cabinets médicaux représentent la majorité du chiffre d’affaires de nombreux chauffeurs, surtout dans les petites villes. Le secteur se dit prêt à discuter, notamment du transport partagé et de « l’optimisation des coûts ». Mais il demande le gel du projet actuel.
Autre motif de la colère : la concurrence toujours jugée déloyale des conducteurs de voitures de transport avec chauffeur (VTC), coordonnés par des plateformes comme Uber. Pour tenter d’apaiser les tensions, le ministère des Transports a proposé mercredi un contrôle renforcé des VTC, notamment contre l’exercice illégal d’activité, les maraudes et les racolages illégaux. Une décision jugée insuffisante par les taxis, qui annoncent déjà vouloir poursuivre la mobilisation tant qu’ils ne seront pas entendus.