Au Crous Bretagne, les Resto U brestois ne sont pas les seuls à être dégradés. L’ambiance en interne l’est aussi. Le 12 mai, les personnels ont reçu une lettre les informant de la suspension du directeur, Yann-Éric Prouteau, à titre conservatoire, la semaine précédente. Une décision « exceptionnelle », indiquait la missive révélée par Le Télégramme, prise à la suite d’une enquête administrative déclenchée par des signalements.

Après avoir auditionné une cinquantaine d’agents, celle-ci aurait révélé « des problématiques managériales », « une mauvaise gestion des crédits » et « des décisions inappropriées au regard de la situation », indique le Crous. « Ces faits mis en lumière par l’enquête administrative ont conduit la présidente du Centre national des œuvres universitaires et scolaires (Cnous, l’échelon national, NDLR) à saisir le procureur de la République. » L’institution se refuse à donner plus de détails sur la nature des éléments reprochés au directeur, en attendant les conclusions de la justice. « Il appartient au procureur de qualifier les faits et de décider des suites éventuelles. »

Le directeur du patrimoine suspendu

L’institution explique avoir aussi suspendu le directeur du patrimoine et des moyens généraux, Ludovic Vlérick. « Celui-ci a, par la suite, informé de son souhait de démissionner », précise-t-elle. « Le Cnous a pris toutes les mesures nécessaires pour permettre la bonne continuité des activités du Crous Bretagne, au service des agents et des étudiants. La suite donnée à la situation administrative du directeur général sera déterminée en concertation avec le ministère de tutelle. »

Cette crise intervient sur fond de « tensions profondes », de « manque de transparence », de « gestion opaque » et de « malaise », selon un rapport public de la CFDT, publié en avril. Et ce, alors que l’état de vétusté de nombreux équipements universitaires se fait jour, notamment à Brest, et que les finances du Crous Bretagne sont en piteux état.