Par
Thomas Bernard
Publié le
22 mai 2025 à 19h26
À quelques jours de la fête des Mères, les Nantais arpentent les rues du centre-ville à la recherche du cadeau idéal. Rue des Carmes, des clients entrent dans la boutique Sacrés Français, exclusivement dédiée aux produits fabriqués en France. Sur la porte du commerce à la devanture bleue on peut lire cette inscription : « fermeture le 28 juin, réduction de -20 % sur tous les produits ».
Accoudé à son comptoir, Yoann Yvernogeau, fondateur de Sacrés Français, fait grise mine. « La boutique ça va pas du tout. Ça fait un peu plus d’un an que je me paye 500 euros par mois. »
Sous-louer pour survivre
L’inflation, les charges et la perte de pouvoir d’achat des Français ont impacté l’activité économique de Sacrés Français.
« Après le Covid, les gens ont privilégié « le fabriqué en France » donc c’était une bonne période pour la boutique. Comme on disait c’était le « Monde d’après », mais avec l’inflation, c’est plus compliqué […]. Il y a aussi moins de monde en ville. En sept ans, on a vu une baisse de la fréquentation en centre-ville », analyse Yoann Yvernogeau.
Un contexte pesant sur les finances du commerçant, contraint de fermer le 28 juin. « Chaque été je fais les marchés et j’embauche quelqu’un pour travailler à la boutique. Cette année, je ne peux pas me permettre d’engager quelqu’un », explique le Nantais.
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Cet été, Yoann fera les marchés en Vendée. Le fondateur de Sacrés Français a décidé de sous-louer le local, avec l’accord de son propriétaire, pendant quelques mois (entre juillet et novembre).
L’idée c’est de vendre un maximum jusqu’à fin juin, d’où la réduction de -20% sur les produits. Sous-louer le local c’est pour éviter que la trésorerie s’effondre trop vite. Il faut que je paye le crédit et les assurances. Si je ne trouve pas de sous-locataire, je verrai comment la trésorerie va évoluer. Il y a un risque de cessation de paiements.
Yoann Yvernogeau
Gérant de la boutique Sacrés Français à Nantes
Le commerçant est toujours à la recherche d’un sous-locataire. « Il n’y a que des prises de contact pour l’instant, rien de concret ».
« Je ne vais pas continuer pour le plaisir »
Depuis l’annonce de la fermeture de la boutique le 28 juin, le gérant a pu compter sur le soutien de ses clients, notamment les plus fidèles. « J’ai la chance d’avoir des clients très sympas », sourit Yoann.
En sous-louant son local, le boutiquier ambitionne de faire un dernier Noël dans sa boutique du centre-ville. « S’il y a Noël ici (la boutique, NDLR) ce sera cool, mais je pense qu’après ce sera fini », confie pessimiste, le Nantais.
Naviguant à vue, l’avenir professionnel de Yoann Yvernogeau est incertain. « Je pars avec regret, mais je ne vais pas continuer juste pour le plaisir. »
Infos pratiques :
Sacrés Français, 17 rue des Carmes
Ouvert du mardi au samedi de 10h30 à 19h
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