Par

Laurent Fortin

Publié le

9 avr. 2025 à 8h46

Les gendarmes de Vertou avaient été appelés le 7 avril 2023 vers 19 h 25 pour « une rixe en cours à la gare » de la commune. Sur place, ils avaient découvert « un homme allongé au sol », maintenu par plusieurs personnes. Il avait « du sang sur la bouche », était « virulent » et « résistait à son plaquage au sol » avaient consigné les militaires dans leur procès-verbal.

Initialement, un homme avait voulu aider un individu qu’il avait vu « sortir des toilettes du train avec du sang sur ses mains ». Mais peu de temps après, cet habitant de Clisson avait repéré « plein de seringues dans sa veste ».

 C’est là que j’ai compris… Je le voyais chercher quelque chose dans sa poche et je me suis méfié.

La victime

Seulement voilà : le blessé en avait finalement « sorti un couteau »… Celui qui avait voulu l’aider l’avait donc « attrapé » et était « tombé plusieurs fois avec lui ».

Avec sa force, je n’arrivais plus à respirer.

La victime

La partie civile avait finalement reçu de l’aide mais, une fois le train arrêté en gare de Vertou, « les gens avaient relâché » l’homme à terre alors qu’il « avait toujours le couteau dans la main ».

Je me suis dit que s’il sortait sur le quai il allait faire un carnage. Je l’ai maîtrisé sur le quai et les gendarmes sont arrivés peu après.

Le citoyen courageux

Le seul de la rame à être intervenu

Salué à l’audience, le « courage » du passager n’a toutefois pas été sans conséquences sur sa santé : à l’audience, près de deux ans après les faits, il marchait encore à l’aide de béquilles, suite à des « complications » de son « ménisque fissuré ».

Cet ancien « agent de collecte et de tri des déchets » de l’association Sèvre et Maine emploi solidaire était par ailleurs en « reconversion professionnelle » à l’époque des faits.

Il avait alors reçu une « promesse d’embauche » dans une autre association et sa rémunération devait passer de 600 € à 1 600 € net par mois. Mais ses séquelles l’ont empêché d’honorer cette promesse d’embauche et il doit se contenter actuellement d’une « indemnité journalière de 500 € par mois ».

C’est le seul dans cette rame de train à avoir tenté d’éviter un drame.

Son avocat

Ce dernier regrettait par ailleurs l’absence du prévenu à son propre procès. L’homme de 39 ans au jour des faits, n’était en effet ni présent ni représenté par un avocat.

Interrogé en garde à vue, ce toxicomane avait reconnu avoir une certaine « dépendance à l’héroïne », à raison d’« un gramme par jour depuis sept ans ». L’accusé avait aussi expliqué qu’il avait un couteau sur lui ce jour-là « uniquement pour manger ».

Face à cet homme « à la dérive », déjà condamné à quatre reprises pour des violences avec arme, des délits routiers et des vols aggravés, il n’y avait « aucune raison de douter » des dires du témoin selon le procureur de la République : le couteau avait été « retrouvé » et des « photos montrant des entailles » avaient été produites au dossier.

Le tribunal correctionnel de Nantes a donc suivi ses réquisitions en condamnant le prévenu en son absence à huit mois de prison avec sursis simple et à une interdiction de détenir toute arme soumise à autorisation pendant trois ans. Il devra aussi verser une première « provision » de 15 000 € à la victime dans l’attente de son indemnisation définitive. Celle-ci sera arrêtée le 11 septembre 2026.

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