Plusieurs élus écologistes et communistes lyonnais ont vilipendé la proposition faite par Jean-Michel Aulas de renoncer aux indemnités de maire de Lyon s’il était élu pour les reverser à des associations, la jugeant populiste.

«Trump à la lyonnaise», «populisme», «stupidité»… La gauche lyonnaise a vilipendé l’annonce faite par de Jean-Michel Aulas au journal Challenges, proposant de renoncer à l’indemnité de maire s’il était élu. La 310e fortune de France (450 millions d’euros), qui n’est pas encore officiellement candidat, souhaiterait flécher ces 8500 euros mensuels, soit 714.000 euros sur six ans de mandat, vers des associations en charge de la jeunesse, indique son entourage au Figaro.

«Renoncer à ses indemnités quand on est multimillionnaire, c’est pas révolutionnaire. Une proposition politique forte, ce serait accepter les indemnités et reverser la majorité de sa fortune pour les plus vulnérables. Sinon, ça s’appelle un coup de com’ !» a ainsi attaqué la députée écologiste lyonnaise Marie-Charlotte Garin (EELV). Élu PCF dans le 7e arrondissement Boris Miachon-Debard dénonce de son côté «une vision terriblement antidémocratique, où être très riche est un vrai argument pour être maire».

«Ça laisse entendre que les indemnités d’élus ne seraient pas « normales », embraie Quentin Carpentier élu écologiste dans le 9e arrondissement, que la fonction d’élu ne demande aucune implication, ou qu’elle est réservée aux rentiers». «L’indemnité est la garantie démocratique que tout citoyen , quelle que soit son origine sociale, peut prétendre à l’élection. Chef d’entreprise comme ouvrier», insiste Boris Miachon-Debard.

Doucet avait baissé son indemnité au profit d’adjoints

L’idée d’un reversement de l’indemnité d’élu à des associations a fait grincer les élus de gauche. «De quoi faire rire ou pleurer les centaines d’association soutenues par la ville à hauteur de plusieurs millions d’euros», ironise ainsi Boris Miachon-Debard. La majorité écologiste avait aussi fortement augmenté le budget d’investissement pour la jeunesse, dont elle a fait sa priorité de mandat, par rapport au dernier mandat Collomb, en recourant largement à l’emprunt.

Mais «un euro est un euro», fait-on valoir dans l’entourage de l’ex-président de l’OL, «que n’aurait-on dit s’il ne l’avait pas fait ?». «À l’heure de la défiance envers les élus, ce geste est tout sauf populiste : c’est une marque de sérieux et d’exigence, dans la lignée de Michael Bloomberg, qui ne percevait qu’un dollar symbolique comme maire démocrate de New York», poursuit-on de même source. Grégory Doucet lui-même avait réduit son indemnité, de 8500 à 7500 euros bruts mensuels en début de mandat. Dans le même temps, les indemnités de trois conseillers délégués avaient été réévaluées de 2300 à 2700 euros.

«Et côté propositions, on en est où ?», a taclé Benjamin Badouard, coprésident du groupe écologiste à la Métropole. Sur ce point «JMA» a annoncé la jeunesse, le logement, la sécurité, l’attractivité et la mobilité comme des priorités. Sans programme précis à ce jour. Il a dit se laisser jusqu’au mois de septembre pour livrer sa décision de se présenter ou non.