« On continue de mettre la pression. » C’est avec cette détermination que les chauffeurs de taxi entament leur cinquième jour de mobilisation, ce vendredi 23 mai 2025, pour réclamer des avancées concrètes du gouvernement.
Ils devraient encore être des milliers de chauffeurs rassemblés aujourd’hui. Les conséquences de cette mobilisation se font sentir sur les routes d’Île-de-France depuis le début de la semaine et les automobilistes ne sont pas au bout de leur peine d’après les syndicats à l’origine du mouvement.
Roissy et Orly touchés
Alors que les taxis se cantonnaient au boulevard Raspail (VIe, VIIe, XIVe arrondissement) et à quelques autoroutes de la région les premiers jours du mouvement, la mobilisation prend plus d’ampleur chaque jour et s’étend sur le territoire.
Jeudi, les usagers ont notamment rencontré des difficultés pour accéder à l’aéroport Charles de Gaulle, avec des temps d’attente dépassant une heure. Des perturbations similaires ont affecté les gares de Lyon et du Nord. Par ailleurs, des opérations escargot ont causé d’importants ralentissements sur de nombreux axes Franciliens, créant des embouteillages records.
Ce vendredi, les gares et plusieurs boulevards parisiens seront de nouveau bloqués, indique le secrétaire de la Fédération nationale des taxis (FNDT) Dominique Buisson. Mais c’est du côté des aéroports que la pression augmente puisque les barrages filtrants installés jeudi à Roissy devraient également toucher l’aéroport d’Orly.
Après ce chaos, les taxis ont finalement remporté « une première victoire » avec l’organisation samedi d’une réunion interministérielle aux côtés du ministère des Transports et du Premier ministre, François Bayrou.
De possibles mouvements jusqu’à mardi
Au centre des discussions : une concurrence déloyale des VTC et les nouvelles règles de remboursement du transport, vivement contestées. Cette mesure, qui devrait entrer en vigueur le 1er octobre 2025, vise à contrôler la croissance de la dépense de transports sanitaires, qui s’est élevée à 6,74 milliards d’euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés (+ 45 % depuis 2019).
La Fédération nationale du taxi estime de son côté que les entreprises perdront « entre 30 et 40 % » de leur chiffre d’affaires actuel. Une perte considérable qui mettrait en péril de nombreuses entreprises, selon les représentants des taxis.
Mais « entre les effets d’annonces et la réalité il y a un fossé, donc en attendant, on ne lâchera rien », martèle Dominique Buisson, qui indique qu’ils sont encore des milliers de taxis en colère prêts à se mobiliser s’ils n’obtiennent pas d’engagements fermes.
Dominique Buisson a par ailleurs précisé les plans pour les jours à venir : « S‘il n’y a pas d’avancée plus concrète, nous avons déjà déposé des déclarations de manifestation jusqu’à mardi minuit. » D’après le chauffeur, lundi devrait être organisée une mobilisation mouvante, tandis que mardi est prévue une mobilisation « statique ».