Au niveau du cortège présent sur les routes de l’Enfer du nord, ce mardi, la météo était souvent dans les discussions. Avec notamment ce petit risque de pluie annoncé pour dimanche après-midi. L’état des routes a logiquement été également beaucoup évoqué lors de cette reconnaissance. Avec la nouvelle approche de la fameuse Trouée d’Arenberg.

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« Il y aura tout d’abord une petite différence dans le sud de Valenciennes, détaille Thierry Gouvenou. Autour de Quérénaing, il y aura un enchaînement de cinq secteurs pavés en quinze kilomètres. On espère que cette concentration de secteurs va étirer le peloton. Cette modification permet aussi d’entretenir certains pavés et d’en mettre de nouveaux au programme. Il est important de renouveler le passage de la course. »

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Cette modification va permettre d’étendre et de ralentir le peloton. Cela va amener plus de sécurité.

Une autre modification a également été apportée pour l’édition 2025. Juste avant le secteur le plus connu de l’épreuve avec celui du Carrefour de l’Arbre. Il n’y aura plus la fameuse chicane. Cet essai n’aura duré que pour la course de 2024. « Il y avait eu beaucoup de débats l’an passé par rapport cette chicane, sourit Thierry Gouvenou. Elle avait été demandée par le syndicat des coureurs pour ralentir le peloton : les coureurs arrivaient dans ce secteur très important en faux-plat descendant et la plupart des participants étaient effrayés de l’aborder à pleine vitesse. Cette demande avait été très tardive et nous n’avions pas eu le temps d’effectuer des travaux d’aménagement. Nous y avons eu cette fois plus de temps, on s’est mis à la tâche depuis l’an passé et une solution a été trouvée grâce à La Porte du Hainaut. Elle va permettre d’étendre et de ralentir le peloton de manière propre et fluide avec l’introduction de quatre virages supplémentaires dans les six cents mètres avant d’aborder la Trouée. Cela va modifier son approche, cela va amener plus de sécurité. »

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De l’Avenue Michel Rondet, soit la D313 qui traverse le village d’Arenberg, les coureurs prendront à gauche, par un virage en angle droit (l’Avenue d’Arenberg), pour virer quasiment tout de suite à droite, devant le site minier. La course empruntera la Rue de Croy, assez étroite, avant un nouvel enchaînement de deux virages pour revenir en face de la Drève des Boules d’Hérin. Soit la fameuse Trouée d’Arenberg. « Elle sera encore plus dure à franchir avec cette nouvelle approche, sans que cela ne dénature la course, ajoute Gouvenou. La vitesse pour l’aborder sera un peu plus rapide que celle de l’an passé, mais elle sera diminuée de moitié par rapport à ce qui se faisait avant. »

La modification de l'approche de la Trouée d'Arenberg.La modification de l’approche de la Trouée d’Arenberg. ©ASO

Un passage qui ne sera emprunté que par les hommes élites. Pas par les dames. Pourquoi ? « La distance de l’épreuve féminine est plus courte, avec 148,5 kilomètres, répond Frank Perque, d’ASO comme Thierry Gouvenou. Les dames partent de Denain, assez proche de la Trouée d’Arenberg. Lancer un peloton assez groupé dans ce secteur n’est pas la meilleure chose à imaginer… »

Sur le site historique, de nombreux camping-cars étaient déjà présents, ce mardi. Avec l’espoir de voir les coureurs en reconnaissance. Et surtout avec l’envie de vivre aux premières loges, dimanche, une édition palpitante, rehaussée par la participation de Tadej Pogacar, une semaine après le nouveau succès du champion du monde au Tour des Flandres.

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« Paris-Roubaix vit bien avec ses spécialistes, termine Thierry Gouvenou. Mais le fait que le vainqueur du Tour de France vienne sur cette épreuve, c’est exceptionnel. Vous savez tous qu’il ne vient pas pour faire de la figuration. Il domine toutes les épreuves. Même si, pour moi, une interrogation reste par rapport à Roubaix : est-ce qu’il va dompter le parcours ? S’il le fait, il n’aura plus qu’à se soucier de ses adversaires. Mais attention : ils sont coriaces et seront plus sur un terrain à leur convenance. Comme van der Poel, van Aert, Pedersen, Ganna… »