Petite devinette. Si on vous dit : un acteur chauve, baraqué, qui change de métier à chaque film pour ensuite mieux mettre au sol ses partenaires et dont les initiales commencent par JS, vous nous répondez ? Johnny Si… Jason Statham évidemment ! Rien que récemment, on a vu le bonhomme être plongeur en eaux profondes et tuer des gens (et des requins) ; apiculteur et tuer des gens ; mercenaire et tuer des gens (déjà plus normal) ; donc quoi de plus classique de le regarder enfiler sa tenue de chef de chantier… avant de tuer des gens ? C’est du moins ce que nous propose A Working Man, nouveau film Prime Video qui s’est classé directement numéro un du Top 10 de la plate-forme de streaming.

Toutefois, Jason Statham et la popularité du film n’ont pas été les seules raisons de nous pencher dessus, il y a aussi celui aux commandes : David Ayer. Un réalisateur dont nous avions apprécié le travail sur End of Watch et Fury. Bon, il reste aussi dans les mémoires, comme l’homme proactif sur les réseaux qui, chaque semaine ou presque, tente de pousser les fans à réclamer une version Director’s Cut de son Suicide Squad. Et ce, depuis que Zack Snyder a eu la sienne pour Justice League. Ça commence à faire long David, lâche l’affaire !

Bref, les deux hommes sont à nouveau réunis après The Beekeeper (celui où Statham est apiculteur) sous la houlette d’un Sylvester Stallone, coscénariste. Beaucoup de monde pour nous plonger dans une histoire où Jason est un ancien béret vert reconverti chef de chantier, tentant de canaliser sa violence pour retrouver la garde de son enfant. Mais lorsque la fille de son patron est enlevée, l’ancien soldat va reprendre du service et remonter la chaîne alimentaire d’un puissant réseau, sans prendre de gants.

Working Man Top Prime Video© Prime Video Pourquoi c’est nul

Bien qu’il soit sorti en salles aux États-Unis, il est facile de comprendre pourquoi A Working Man débarque sur Prime Video chez nous. Tout le film transpire une simple idée : il faut bien payer le loyer. Sylvester Stallone sous-traite à son copain Jason ; ce dernier change plus de fringues que de personnages caricaturaux entre les projets ; et David Ayer aurait pu passer la caméra à son assistant qu’on ne verrait pas la différence. On est face à un bel exemple de panne d’inspiration et d’envie.

Et la liste ne s’arrête pas là. Les seconds rôles, comme David Harbour ou Michael Peña ne cumulent même pas à eux deux six scènes et les méchants sont génériques, simplement là pour faire office de sac de frappe. Même en termes d’action, si le métrage a le mérite de cumuler les échanges musclés de différentes façons, il faut attendre la dernière longue séquence pour en avoir un minimum pour notre argent et surtout avoir droit à un montage plus convenable.

A Working Man est davantage un divertissement basique qui remplit son office en évitant au maximum de sortir des clous. Non pas par manque de compétence, mais tout simplement par fainéantise.

Pourquoi on aime quand même

On ne va pas se mentir, à de rares exceptions, un film jasonstathamesque se déguste comme à la belle époque d’un Steven Seagal. On sait pourquoi on est là et ce n’est ni pour l’ex-carrière de plongeur de l’un, ni pour la carrière de chanteur de l’autre. Notre tête d’affiche n’a qu’une ou deux expressions faciales et il va jongler entre la colère et la colère tout en trimballant son invulnérabilité aux yeux de tous.

Même si l’image des héros des années 80-90 a été égratignée au fil du temps, souffrant des envies d’un nouveau cinéma d’action avec des figures plus humaines, plus faillibles, Statham, c’est encore du bourrin à l’ancienne. Létal du pied jusqu’au sommet du crâne, il rejoue constamment ce même personnage qui va empiler du figurant par paquet de douze et sans transpirer une seconde. Et il faut reconnaître que l’on trouve ça très drôle.

Drôle malgré le film évidemment, qui lui tente vraiment de prendre la chose au sérieux, parce qu’il n’y a rien de plus divertissant de voir une séquence censée représenter un certain défi, avant que notre soldat règle l’affaire en 2 minutes montre en main. On sait que l’acteur aime mettre des clauses dans ses contrats stipulant le nombre de coups qu’il accepte de prendre et, apparemment, ce nombre se réduit de film en film.


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Voilà pourquoi on vous conseillera de regarder A Working Man, parce que, parfois, on aime voir un long-métrage mener son combat contre le ridicule advienne que pourra. Parce qu’on peut bien manger, mais que de temps en temps, le fast-food bien gras apporte un petit quelque chose de réconfortant. Parce qu’il y a tellement d’œuvres plus réussies, plus divertissantes, mais qu’aucune n’a un chef de chantier béret vert.

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