Après la large défaite des Lyonnais en finale de la Challenge Cup (37-12), découvrez ce qui a retenu l’attention de notre journaliste présent à Cardiff.

COUPS DE CŒUR

Bath sans trembler

Lyon a rapidement cédé. Bath a remporté ce vendredi la deuxième Challenge Cup de son histoire, après celle de 2008, en faisant plier le LOU au Principality Stadium. Si les joueurs de Karim Ghezal ont connu une excellente entame de match en marquant par Dumortier, ils ont ensuite été secoués par la puissance et l’explosivité des Anglais, leaders incontestés de la Premiership anglaise. Les supporters de Bath, avec leurs maillots rayés blanc et bleu, avaient fait le déplacement en masse à Cardiff, à seulement une heure et quart de route. Le club de Bath décroche ainsi un troisième titre continental, après avoir remporté la grande Coupe d’Europe contre Brive en 1998. En attendant d’être sacré champion d’Angleterre pour la 7e fois ?

Finn Russell étoffe (enfin) son palmarès

Ce n’est pas au Racing 92 qu’il a gagné des titres. C’est bien avec Bath. Finn Russell, adulé par les supporters anglais, a remporté ce vendredi la Challenge Cup, après avoir échoué en finale de la Champions Cup en 2020 avec les Ciel et Blanc de Nanterre. S’il est considéré comme l’un des meilleurs ouvreurs du monde (et un candidat sérieux pour être le 10 des Lions britanniques et irlandais), l’Écossais n’avait jusque-là, dans sa carrière professionnelle, remporté que la Coupe d’Écosse en 2013 et le Pro 12 (ex-Ligue celte) en 2015 avec les Glasgow Warriors. Ce vendredi, il a une nouvelle fois été la plaque tournante du jeu de Bath, négociant à la perfection de nombreux ballons, distillant des merveilles de coups de pied avec une nonchalance remarquable. «J’ai le temps parce que je joue derrière des avants très très forts», a souligné l’ouvreur après la rencontre. Connaissant le bonhomme, il devrait joyeusement fêter ce beau titre…

COUPS DE GRIFFE

Une dernière marche trop haute pour le LOU

Dès le début de la saison, ils avaient fait de la Challenge Cup un objectif. C’est passé tout près mais la dernière marche, face à la meilleure équipe du championnat anglais, était beaucoup trop haute. Le LOU tombe les armes à la main, après avoir beaucoup tenté, essayé d’emballer la rencontre en cherchant rapidement les extérieurs. Après une saison chaotique (avant-dernier du Top en décembre), le club rhodanien avait spectaculairement rebondi en retrouvant les avant-postes. Avant de commettre des choix sujets à caution. Faire tourner l’effectif à domicile face à Pau deux semaines avant cette finale, pour une première défaite. Aligner l’équipe-type à Paris pour une deuxième défaite. Et se présenter six jours plus tard à Cardiff avec des joueurs fatigués. Karim Ghezal assure qu’il n’a pas cherché à se venger de son licenciement par le Stade Français. Il est permis d’en douter. Et les conséquences sont catastrophiques : pas de deuxième Challenge Cup dans l’armoire à trophée lyonnaise après celle glanée en 2022. Pas de billet, non plus, pour la prochaine Champions Cup. En Top 14, si la qualification n’est pas mathématiquement impossible, elle reste plus qu’aléatoire. Beaucoup d’espoirs se sont envolés ce vendredi à Cardiff…

Hollie Davidson, histoire contrariée

Elle était scrutée de près, fortement attendue. L’Écossaise Hollie Davidson est devenue ce vendredi la première femme à arbitrer une finale de Coupe d’Europe de rugby. Et, dans ce match à forts enjeux, elle a assumé ses responsabilités, même si certaines de ses décisions ont été plus que discutables. Elle n’a pas hésité, d’entrée de match, à demander l’arbitrage vidéo après l’essai de Dumortier, suspecté d’avoir mis un pied en touche. Durant le match, l’Écossaise a souvent échangé avec les joueurs (surtout le capitaine de Bath…) pour expliquer ses décisions et a assumé des choix forts. En ne donnant, surtout, qu’un carton jaune à Sam Underhill alors qu’il aurait logiquement pu écoper d’un rouge sur un plaquage tête contre tête… Difficilement compréhensible. Après cette première européenne, Hollie Davidson va une nouvelle fois entrer dans l’histoire de l’arbitrage féminin en juillet prochain : elle officiera lors du premier test-match entre les Springboks doubles champions du monde en titre et les Italiens. La pression sera encore plus forte.

Deux jaunes qui n’ont pas profité à Lyon

Dans cette finale engagée, les joueurs de Bath ont pris le large dès la première mi-temps. Ils se sont pourtant mis à la faute deux fois et ont écopé de deux cartons (Sam Underhill 29e et Will Muir 35e). Un avantage numérique, par deux fois, dont n’ont pas su profiter Baptiste Couilloud et ses coéquipiers. Les Lyonnais sont bien revenus à huit points après l’essai en force d’Arno Bothia (44e). Mais, in fine, la machine anglaise n’a pas été perturbée par ces deux absences et a réussi à conserver la main sur le match. À l’image des essais d’Obano (51e) et de Spencer (63e) pour sceller la victoire. Preuve de la solidité et de la mainmise des Anglais.