Le président de la Direction nationale du contrôle de gestion dresse un bilan alarmant de la situation des clubs français.

Alerte rouge. Les auditions des clubs de Ligue 1, Ligue 2 et National devant le gendarme financier du football français débutent mardi prochain. Le président de la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG), Jean-Marc Mickeler, fait le point dans une interview à Ouest France . Le moins que l’on puisse dire, c’est que la situation est inquiétante… L’intéressé rappelle que le fiasco DAZN  ne suffit pas à tout expliquer, annonçant un déficit cumulé compris «entre 1,2 et 1,3 milliard d’euros avant cession de joueurs». «Financièrement, (le football français) ne peut pas aller plus bas. Plus bas, c’est mettre la clé sous la porte. Mais nous sommes relativement confiants sur la capacité démontrée d’un certain nombre d’actionnaires à pouvoir profiter du moment pour changer les choses», assure-t-il.

Estimant que «tout club qui n’est pas qualifié en Coupe d’Europe ou qui n’a pas été qualifié au cours des deux, trois dernières saisons en coupe européenne et qui ne bénéficie pas d’un actionnaire très solide, est en danger», Jean-Marc Mickeler répond par l’affirmative à la question de savoir s’il a un risque de relégation administrative qui pèse sur certains clubs. «En fonction de la capacité des actionnaires à faire ou ne pas faire ou la volonté de faire ou de ne pas faire, il n’est pas exclu qu’il y ait cette saison une ou plusieurs rétrogradations administratives. Attention. Il n’y aura pas, comme j’ai pu l’entendre, 5, 6, 7 rétrogradations. On ne jouera pas à 12 en Ligue 1. C’est un scénario qui n’existe pas», promet-il, ajoutant qu’il est «très probable qu’il y ait un nombre plus important de mesures d’encadrement, voire de mesures d’interdiction de recrutement que l’année dernière».

Il existe une porte de sortie de crise à court terme, elle est étroite…

Jean-Marc Mickeler

Jean-Marc Mickeler estime par ailleurs que les récentes mesures visant à réformer les instances du football hexagonal vont «dans la bonne direction». Des motifs d’espoir ? «Il y a une porte, elle est étroite, mais une porte de sortie de crise, à court terme, existe. On a des bases. Les stades sont pleins et, de mémoire, je ne me souviens pas d’un championnat aussi intéressant avec des enjeux à presque tous les niveaux jusqu’à la dernière journée de championnat. On a des gens qui ont envie de consommer du football et de très bons résultats en Europe cette saison pour l’ensemble de nos clubs français. Il y a une formidable opportunité si les bonnes décisions sont prises par les clubs, là tout de suite à court terme», glisse-t-il. Reste aux uns et aux autres à prendre les bonnes décisions…