Les États-Unis ont formellement levé vendredi 23 mai 2025 les sanctions contre la Syrie, comme annoncé par le président Donald Trump lors de sa visite la semaine dernière en Arabie saoudite. « Le département du Trésor et le département d’État mettent en œuvre des autorisations pour encourager de nouveaux investissements en Syrie », a déclaré le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, dans un communiqué.

En parallèle, le département d’État américain délivre une dérogation au titre de la loi César sur la protection des civils en Syrie « qui permettra à nos partenaires étrangers, à nos alliés et à la région d’exploiter davantage le potentiel (du pays) », ajoute le communiqué. Cette loi de 2020 prévoyait des sanctions sévères contre toute entité ou entreprise coopérant avec le régime de Bachar al-Assad, renversé en décembre par une coalition de forces islamistes. Cette exemption est valable pendant 180 jours, a précisé le secrétaire d’État américain Marco Rubio dans un communiqué séparé.

Ces mesures « s’inscrivent dans le cadre d’un effort plus large du gouvernement américain visant à supprimer l’ensemble des sanctions imposées à la Syrie en raison des abus commis par le régime Assad », a indiqué le Trésor.

« Bonne direction »

Le ministère syrien des Affaires étrangères a salué ce samedi 24 mai la levée formelle des sanctions. « La République arabe syrienne se félicite de la décision du gouvernement américain de lever les sanctions imposées à la Syrie et à son peuple depuis de longues années », a déclaré le ministère. « Il s’agit d’un pas positif dans la bonne direction pour réduire les souffrances sur les plans économique et humanitaire ».

Donald Trump avait créé la surprise la semaine dernière en annonçant depuis Riyad qu’il levait les sanctions américaines contre la Syrie, parlant de vouloir « donner une chance de grandeur » aux nouvelles autorités au pouvoir à Damas. Il s’y est également entretenu avec le président syrien Ahmed al-Charaa.

La levée des sanctions américaines doit permettre de « réaliser des investissements favorables à la stabilité et à faire progresser les efforts de redressement et de reconstruction de la Syrie », selon Marco Rubio. Cela doit notamment impacter « la fourniture d’électricité, d’énergie, d’eau et d’installations sanitaires, et permettra une réponse humanitaire plus efficace dans toute la Syrie », selon Washington.

« Le président Trump donne au gouvernement syrien la possibilité de promouvoir la paix et la stabilité, tant à l’intérieur du pays que dans les relations de la Syrie avec ses voisins », a ajouté Marco Rubio, en soulignant que Washington s’attend désormais à « une action rapide de la part du gouvernement syrien sur des priorités politiques importantes ».

Le risque d’une « guerre civile » selon Rubio

Lors d’une audition au Congrès cette semaine, le chef de la diplomatie américaine avait averti que « l’autorité de transition, compte tenu des défis auxquels elle est confrontée, est à quelques semaines, voire à quelques mois, d’un effondrement potentiel et d’une guerre civile à grande échelle, c’est-à-dire d’un éclatement du pays ».

Bachar al-Assad a été renversé le 8 décembre 2024 à la suite d’une offensive éclair menée par une coalition de groupes rebelles, dominée par des islamistes aujourd’hui au pouvoir à Damas. Mais le nouveau gouvernement peine à s’imposer sur l’ensemble du territoire, en raison de la présence de groupes armés aux allégeances diverses.