La photo de classe est un peu jaunie, mais l’on y distingue très bien les deux petites filles. À droite, Olga, 8 ans, ses cheveux bouclés et un petit sourire aux lèvres. À gauche, Maryse, 12 ans, l’air impassible dans son tablier noir. Il y a quelques semaines, un petit miracle s’est produit à la maison de retraite Fauriel. Les deux camarades de classe se sont retrouvées, 80 ans plus tard, au hasard d’une conversation.

« On était à table et on parlait des privations de la guerre. Olga me disait que l’on avait souffert à Saint-Étienne », commence à raconter Maryse Lachaux, arrivée à l’Ehpad tout récemment. « Je lui ai répondu que, par rapport à ce que j’avais vécu, ce n’était rien du tout. » Car la nonagénaire a passé ses dix premières années dans la Somme, à Abbeville, une commune qui a été ravagée par les bombardements en 1940.

« Plus elle parlait, plus je me disais que cette petite fille, c’était moi »

Sacrée coïncidence, Olga Gouttefangeas…