Si les relations avec le camp palestinien d’Aida, situé non loin de Bethléem, en Cisjordanie, sont anciennes et doivent notamment au festival de musique contemporaine Musica, la concrétisation d’un jumelage évoqué de longue date devrait aboutir ces prochaines semaines.
Profitant d’un séjour en France de ses représentants, une visite a été organisée dans la foulée à Strasbourg. Elle doit se poursuivre jusqu’à mardi 27 mai. Les quatre représentants du camp, dont le président du comité populaire d’Aida, Said Alazzeh, ont été conviés ce samedi 24 mai à un déjeuner officiel à l’hôtel de ville en guise d’accueil symbolique, en compagnie de nombreux adjoints et représentants d’associations déjà en relation avec le camp, assemblée favorable au jumelage. Dans les esprits et les prises de paroles : la guerre menée par Israël à Gaza depuis les attentats terroristes du 7 octobre 2023 et l’urgence humanitaire.
Des visites et rencontres avec des structures strasbourgeoises ces prochains jours
Pour avancer vers la paix, aider les plus jeunes à s’émanciper, « nous avons besoin de liberté », a exprimé Anas Abu Srour, directeur du centre de jeunesse d’Aida. Abdelfattah Abusrour, directeur du centre culturel et théâtral pour enfants Alrowwad, parfaitement francophone, a dit combien il était important de sortir de l’image misérabiliste attachée aux Palestiniens. Le soutien aux sports ou aux arts est pour lui une voie : « Un moyen de construire la paix. » Et d’ajouter : « On sait ce qui est nécessaire pour nous, améliorer les infrastructures, soutenir des projets, que le soutien ne soit pas juste symbolique. »
Ces prochains jours, des visites sont organisées avec différentes associations mais aussi dans des lieux aussi divers que la cathédrale de Strasbourg, le musée Tomi-Ungerer ou encore le festival LN Contest…
Une première aide d’urgence envisagée
Prochaine étape : une délibération sera soumise au vote des conseillers municipaux le lundi 23 juin pour formaliser le jumelage. Une première rencontre entre les élus d’opposition et la délégation palestinienne doit être suivie d’un nouvel échange avec la maire pour éclaircir différents points. À ce stade, et sous réserve des échanges à venir, il n’y a pas de blocage de principe, nous a confirmé un participant.
La maire Jeanne Barseghian souhaite par ailleurs associer à cette délibération le déblocage d’une première aide d’urgence et humanitaire. À moyen et long termes, des initiatives citoyennes, sportives ou culturelles, à l’image de ce qui a déjà eu lieu avec Musica , pourraient être favorisées, a-t-elle ajouté. L’accueil d’enfants d’Aida à Strasbourg est également une possibilité. L’adjointe Véronique Bertholle, dont le séjour sur place avait été empêché par les autorités israéliennes en avril, devrait pouvoir finalement s’y rendre prochainement, des discussions sont en tout cas en cours avec le Quai d’Orsay pour débloquer la situation.