«Je suis de bonne humeur ce matin.» Devant son ordinateur, en ce début d’interview à distance, The Blessed Madonna profite de voir son visage à l’écran pour y mettre un peu de crème et terminer sa routine matinale. La DJ et productrice américaine – de passage à Lyon samedi 31 mai pour le festival Nuits sonores – n’a pas grand-chose à voir avec les stars internationales du dancefloor lissant leur image pour ne pas mettre leur business en péril. Avant de passer aux questions sérieuses, il y a le «chit chat», l’informel, la rencontre. Elle y tient. Marea Renee Stamper, de son vrai nom, native du Kentucky, aime savoir à qui elle a affaire. Pas par méfiance, mais par «empathie». Ce mot reviendra de nombreuses fois durant cet entretien dévoilant, derrière la légèreté, une vraie révoltée, une antifasciste farouche, une ancienne punk ayant peu à peu glissé vers la dance music et la pop, et qui a publié son premier album, Godspeed, à l’été 2024, à l’âge de 46 ans. Le single Edge of Saturday Night, en collaboration avec Kylie Minogue, a été un beau carton.

Mais elle a passé l’âge d’arrondir les angles. Active depuis le milieu des années 2000, auparavant connue sous le nom de The Black Madonna, elle a joué dans le monde entier, habité des villes qui, à l’échelle des musiques électroniques, font office d’épicentres comme Chicago, puis Berlin, Londres désormais, s’y est imposée comme l’une des artistes les plus prisées. Pourtant, et malgré la décontracti