Dans leurs rangs, on se garde bien de tresser des couronnes à leur adversaire historique. Mais si les socialistes ne l’avouent pas ouvertement, c’est d’un air envieux, depuis leur strapontin, qu’ils observent les grandes manœuvres à droite, avec la renaissance des Républicains. Qui aurait en effet parié, il y a seulement quelques mois, qu’un parti moribond, écrasé entre le macronisme et le Rassemblement national, réussisse à doubler le nombre de ses adhérents (120 000) et à mobiliser plus de 80 % d’entre eux pour un vote, allant même jusqu’à rêver en un destin présidentiel sérieux pour l’un des siens, en la personne de Bruno Retailleau ? Sans doute pas grand monde. Un chemin à droite vers un avenir plus radieux quand le PS, à gauche, continue de zigzaguer pour assurer sa survie, écartelé entre pro et anti-alliance avec La France Insoumise.

Ce mardi, 40 000 socialistes – trois fois moins que LR – sont appelés à désigner leurs deux finalistes pour le poste de Premier secrétaire, qui sera nommé, lui, le 5 juin, parmi Olivier Faure, Nicolas Mayer-Rossignol et Boris Vallaud. Et si la moitié vote, ce sera déjà pas mal. Sans parler, deux ans après le traumatisme du congrès de Marseille qui a vu les deux premiers s’entre-déchirer sur fond de tricherie, du risque toujours présent, cette fois-ci en amont de Nancy mi-juin, de manipulation des chiffres dans un mode de scrutin à l’ancienne peu sécurisant. Là encore à contre-courant d’une droite qui a su faire preuve de modernité, avec un vote électronique ne souffrant d’aucune sorte de contestation. Quel que soit l’heureux élu, c’est donc déjà avec des boulets accrochés au pied que le prochain Premier secrétaire devra conduire sa famille jusqu’à 2027. À défaut de trouver un nouvel élan salvateur, le parti à la rose peut éventuellement espérer un miracle. En la matière, François Hollande avait bien ouvert la voie en 2012.