La prochaine présidentielle se joue ce mardi au PS. Le parti va voter une première fois pour choisir son nouveau premier secrétaire, entre le sortant Olivier Faure et ses concurrents le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol et le chef des députés socialistes Boris Vallaud.
La bataille devrait se jouer essentiellement entre les deux rivaux du précédent congrès de Marseille, en 2023 : Nicolas Mayer-Rossignol affirme qu’il sera en tête, le camp d’Olivier Faure évoque une lutte serrée, qui donnera la victoire, une nouvelle fois, à son champion.
Le spectre de la triche
Quelque 40.000 adhérents pourront voter pour ce premier tour, entre 17 et 22 heures dans les locaux des sections, afin de choisir le prochain texte d’orientation du parti. Le résultat définira le rapport de force dans ses instances. Les deux candidats dont les motions seront arrivées en tête seront départagés lors d’un deuxième tour le 5 juin avant un Congrès prévu du 13 au 15 juin à Nancy.
Les résultats ne seront connus que tard dans la nuit, voire mercredi matin. Et risquent de faire l’objet d’accusations de tricheries, comme à Marseille, qui avaient abîmé l’image du parti.
A la tête du PS depuis 2018, Olivier Faure défend l’union de la gauche non mélenchoniste pour la présidentielle de 2027, avec une plateforme programmatique allant du leader de Place publique Raphaël Glucksmann à l’ex-député LFI François Ruffin, en vue d’une candidature commune. Mais le camp de Nicolas Mayer-Rossignol taxe celui qui a été l’un des artisans des accords de gauche Nupes (en 2022) et Nouveau Front populaire (en 2024) d’« ambiguïté » vis-à-vis de Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise, avec qui il a pourtant pris ses distances depuis plusieurs mois.
Vallaud faiseur de roi ?
Le maire de Rouen défend lui « l’affirmation socialiste » et prône la création d’un grand parti socialiste (un « GPS ») agrégeant « ceux qui sont au PS et ceux qui sont à l’extérieur », comme Raphaël Glucksmann, Benoît Hamon ou Bernard Cazeneuve. Il accuse Olivier Faure d’« une gestion clanique » et d’un manque de travail dans le parti.
Les partisans du premier secrétaire sortant répondent que Nicolas Mayer-Rossignol a rassemblé autour de lui une coalition disparate de tous les « anti-Faure » et prédisent une candidature de François Hollande en 2027, si le maire de Rouen gagne le congrès.
Le troisième homme, Boris Vallaud, a également critiqué l’absence de travail et la « division » du parti sous l’ère Faure. L’ancien allié du premier secrétaire se veut le candidat de « la réconciliation » et de « la doctrine ». Il a notamment développé le concept de « démarchandisation » de la société, et a lancé un institut de formation et un média interne. Quel que soit son score – 15 à 20 % selon ses rivaux –, il pourrait être faiseur de roi, s’il décide au second tour de se ranger derrière un de ses adversaires.