La Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) va commencer, ce mardi 27 mai, à auditionner les clubs professionnels français. Alors que Jean-Marc Mickeler, le président de l’instance, dresse un constat glaçant de la santé financière du football français, Ouest-France fait le point sur la situation des clubs de l’Ouest.

Lorient, 30 millions de moins…

Le FCL, de retour dans l’élite, sera loin du budget de 85 M€ comme lors du dernier exercice en L1 (2023-2024). Pour 2025-2026, il espère en présenter un du même ordre qu’en L2 cette année, environ 55 M€. Le club va devoir baisser sa masse salariale. Cela passe notamment par des départs des gros salaires de l’effectif (Dieng, Makengo, Touré). Les joueurs libres ou en prêt seront les éléments visés en priorité. Le club sera aussi vigilant dans les négociations pour les renouvellements. Les actionnaires (Loïc Féry le président et Bill Foley, actionnaire minoritaire) devront sûrement mettre la main à la poche.

Angers Sco contraint à l’austérité

Le club va présenter à la DNCG un budget amputé de 12 M€ par rapport à cette année (25 contre 37). Mécaniquement, la masse salariale va aussi baiser, passant à 8 M pour les joueurs (13 cette saison). « Il y a une situation d’alerte sur tout le foot français, indique le président Saïd Chabane. On a surpayé des joueurs, surtout des joueurs moyens. On arrive au bout des contrats-là. On a atteint le fond, donc il faut reconstruire, et arrêter de faire n’importe quoi. »

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Brest hors de danger, mais…

Le Stade Brestois est plutôt serein. Grâce à sa campagne de Ligue des champions, le club finistérien a engrangé 45 millions d’euros. Mais cela ne va pas changer sa dimension. Car dans le même temps, il ne bénéficie plus des revenus de CVC (14 millions) et ses droits TV ont chuté de moitié (7 millions contre 14). Sans droits TV prévisionnels pour la saison à venir, l’argent de la Coupe d’Europe lui permet seulement d’être à l’équilibre pour 2025-2026. Sa capacité à investir sur le marché des transferts cet été dépendra d’une vente (Camara possède un bon de sortie en cas d’offre satisfaisante).

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Nantes doit vendre

À Nantes, le club a décidé de ne pas investir dans l’achat de joueurs et d’abaisser sa masse salariale, un poste qui représentait encore 60 % des 80 millions d’euros de budget il y a un an. Le FCN veut aussi profiter de la fin de contrat de neuf joueurs pour parvenir à un salaire médian de 45 000 euros lors du prochain exercice. Il ambitionne aussi de vendre pour 40 millions cet été, ouvrant la porte à ses meilleurs éléments (Zézé, Abline, Simon, Douglas Augusto…), avec un gros transfert espéré d’ici son passage devant la DNCG, fin juin. Waldemar Kita, le propriétaire, apportera les garanties nécessaires pour assurer la transition entre deux mondes. Cette saison, l’homme d’affaires a déjà consenti un effort de 40 millions d’euros.

Rennes, se séparer d’une vingtaine de joueurs…

Le passage devant la DNCG du Stade Rennais ne devrait pas poser de problèmes. Le club est adossé à un actionnaire puissant (la famille Pinault), et même s’il a énormément dépensé sur les deux derniers mercatos, ses ventes de joueurs lissées depuis trois ans dépassent les 400 millions d’euros. Pour autant, il va lui falloir montrer patte blanche sur la réduction obligatoire d’une masse salariale digne du top 5 de Ligue 1. Rennes, qui devra gérer directement 38 contrats pros cet été, prévoit de ramener son effectif à 25 éléments. Et comme il veut aussi se renforcer sportivement, il va lui falloir se délester d’une vingtaine de joueurs. Sacré chantier en perspective pour le nouveau directeur sportif Loïc Désiré.