Combien de fois a-t-on vu Pecco Bagnaia servir de lièvre à des pilotes en mal de vitesse dans le tour qualifs ? Aujourd’hui, les rôles se sont inversés et l’Italien a dû prendre la roue de Marco Bezzecchi, efficace sur son Aprilia, pour sauver sa place dans le top 10 synonyme d’accès direct à la Q2.

Les difficultés que rencontre le double champion du monde MotoGP sont inchangées, il manque toujours autant de sensations dans les freinages, ce dont il pâti particulièrement dans les virages rapides de Silverstone.

Rien n’y fait, pas même la comparaison de deux réglages différents ce matin, l’un étant celui qu’il utilisait au Mans il y a deux semaines et l’autre celui qui avait fait de lui l’un des protagonistes de ce week-end anglais l’an dernier. Finalement resté sur son set-up de 2025, il n’a trouvé que de « petits détails » lui ayant donné « un tout petit peu de confiance » à la fin de la seconde séance. Unique lueur d’espoir sur laquelle il compte bâtir demain.

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Comment s’est passée la journée ?

Bien, au final. J’ai réussi à me placer parmi les dix premiers et à accéder à la Q2. À la fin de la séance, on a fait un petit pas en avant qui m’a aidé. Je dois remercier Bezz qui m’a offert sa roue et j’ai réussi à exploiter sa vitesse, sachant qu’aujourd’hui il a été très compétitif.

Malheureusement, je continue à ne pas avoir de sensations sur l’avant de la moto, c’est très compliqué d’être rapide ou de piloter proprement. Il faut entrer très fort dans les virages avec moins de frein par rapport à l’année dernière. Alors qu’avant, je pouvais insister sur les freins jusqu’au milieu du virage, cette année la moto ne le permet plus et c’est très compliqué, à tel point qu’il faut qu’on utilise le pneu soft à l’avant alors que l’année dernière on avait utilisé le medium pendant tout le week-end. C’est quelque chose qui tend à faire bouger plus la moto mais c’est la seule façon d’être rapide.

C’est dommage parce que le fait ne pas réussir à freiner fort et à entrer fort dans les virages limite beaucoup ma vitesse. Mais c’est comme ça, il faut réussir à faire un autre pas en avant. Au final, on a vu à quel point Álex [Márquez] a été rapide avec la GP24 aujourd’hui et il faut simplement qu’on essaye de comprendre quoi faire pour s’améliorer.

Ça ne te donne pas envie de revenir à la GP24, avec laquelle tu as beaucoup gagné l’année dernière ?

On ne peut pas. Au final, la moto de cette année est très similaire à celle de l’année dernière mais par rapport au règlement, il y a des choses qu’on ne peut plus changer. La vérité, c’est que je suis le seul des pilotes ayant la GP25 qui a piloté aussi la GP24 : Marc et Diggia ne l’ont pas pilotée. Ce qui me manque par rapport à l’année dernière, c’est de réussir à utiliser les freins, à freiner très fort jusqu’au milieu du virage. Cette année, je vois que ceux qui ont la GP24 le font et nous, avec la GP25, on ne peut pas donc ça limite un peu.

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Et tu ne peux pas changer ta manière t’attaquer le virage ?

J’ai tout essayé mais pour le moment, rien n’a fonctionné, à part un changement un peu hors cadre qu’on a fait aujourd’hui et qui a fonctionné un peu mieux.

Pour une fois, c’est la moto de l’année dernière qui est la meilleure ?

Je ne pense pas que ce soit le cas. Le truc, par contre, c’est que le manque de performance est compensé par Marc.

Tu as testé deux set-ups différents ce matin : quel a été le verdict ?

C’était pareil. Malheureusement, c’étaient deux set-ups complètement différents et ils m’ont donné les mêmes sensations à l’avant. L’autre set-up était exactement le même que pour la course de l’année dernière et ça n’a pas marché. C’est un peu dommage parce que je voulais retrouver ces sensations, mais ça n’a pas fonctionné.

Pecco Bagnaia a signé le septième temps du jour à Silverstone.

Pecco Bagnaia a signé le septième temps du jour à Silverstone.

Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

Ce problème risque-t-il de te suivre toute la saison ?

Je pense qu’aujourd’hui, on a fait un petit pas en avant. Demain on va essayer d’aller encore plus dans cette direction et ça va peut-être nous aider.

Où sont les différences entre la GP24 et la GP25 ?

L’aérodynamique est la même. Le moteur est très similaire aussi, il y a des mises à jour qui fonctionnent certainement bien. Mais le règlement ne me permettrait pas de rouler avec la moto de l’année dernière.

Tu penses qu’il va te falloir combien de temps pour changer de pilotage ?

C’est un long processus mais si c’est quelque chose que je dois faire, alors j’essaye de faire le maximum. Aujourd’hui, j’ai pris quatre dixièmes mais j’ai vu qu’il n’y a que les deux premiers qui ont été très forts, les autres étaient plus proches les uns des autres. Petit à petit, séance après séance, on va essayer de combler notre retard.

Dans cet article

Léna Buffa

MotoGP

Pecco Bagnaia

Ducati Team

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