Dix personnes soupçonnées d’appartenir à un vaste réseau de trafic de voitures volées puis exportées vers l’Algérie via le port de Marseille ont été arrêtées. La combine serait orchestrée avec la complicité d’employés du port.

Le préjudice évalué serait énorme, avoisinant les 30 millions d’euros. Dix personnes ont été mises en examen, par le parquet de Marseille, soupçonnées d’avoir orchestré un vaste trafic de voitures volées, maquillées et exportées vers l’Algérie via le grand port de Marseille.

Dans un communiqué de presse, le parquet précise que l’enquête confiée à la division de la criminalité territoriale des Bouches-du-Rhône a commencé courant 2024. «Les malfaiteurs ciblaient principalement des véhicules loués à l’étranger, précise le texte. Avant qu’ils n’apparaissent volés sur les fichiers de police française, l’organisation criminelle bénéficiait d’un temps suffisant pour les acheminer en France, les maquiller, obtenir des immatriculations provisoires et les expédier à l’étranger. Ces opérations étaient réalisées avec la complicité d’individus ayant d’importantes responsabilités portuaires qui autorisaient, moyennant rémunération, l’entrée sur le port des véhicules ainsi qu’un accès pour l’équipe de maquillage des véhicules en mettant à disposition de l’organisation criminelle un hangar situé au sein de la zone d’accès réservé pour plus de discrétion.»

Vingt voitures par mois

Selon le parquet de Marseille, «ces détournements perdureraient depuis quatre années et concerneraient une moyenne estimée à vingt véhicules par mois.» Les dix suspects ont été interpellés le 22 mai, avant une présentation à un magistrat instructeur entre le 24 et le 26 mai. «Un peu plus de 60.000 euros en numéraire, plusieurs montres de luxe, douze véhicules et du matériel permettant de maquiller des voitures étaient saisis lors des perquisitions», précise le communiqué.

Les suspects ont été mis en examen des chefs principaux de recel de vol en bande organisée, de blanchiment et de faux et usage de faux. «Les cinq personnes les plus impliquées ont été placées en détention provisoire et les cinq autres ont été placés sous contrôle judiciaire», conclut le parquet.