« Il y a urgence à agir. » La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a présenté, mardi 27 mai 2025, un nouveau décompte des plans sociaux qui touchent la France depuis plusieurs mois. Selon l’enquête de terrain menée par la deuxième centrale syndicale du pays, 381 plans sociaux ont été recensés dans différents secteurs de l’économie, dont l’industrie et le commerce, entre septembre 2023 et mai 2025.
Fin novembre, la CGT avait décompté près de 250 plans de licenciement en cours. Au total, entre 157.903 et 244.655 emplois, directs ou indirects, sont supprimés ou menacés depuis 2023, selon le décompte de la CGT.
« Le patronat et le gouvernement font clairement, systématiquement, le choix du chômage », a déploré Sophie Binet lors d’une conférence de presse. « Derrière ces chiffres, c’est toujours la même histoire. Ce sont des territoires dévastés, des familles brisées et des pertes de savoir-faire clés pour notre pays », a-t-elle rappelé.
La CGT demande « un moratoire sur les licenciements »
La métallurgie, l’automobile, les industries chimiques et le commerce sont des filières particulièrement touchées. « On a une désindustrialisation organisée par le patronat et les gouvernements successifs », a affirmé Frédéric Sanchez, secrétaire général de la fédération CGT de la métallurgie.
La CGT demande depuis plusieurs mois un « moratoire sur les licenciements », « l’obligation de réelle recherche de repreneurs » et « le conditionnement des aides publiques à un avis conforme du CSE de façon que les salariés puissent bloquer les entreprises qui se gavent d’aides publiques tout en licenciant », a rappelé Sophie Binet. « On demande qu’une entreprise qui touche des aides publiques soit interdite de mettre en place des plans sociaux dans les années qui suivent l’attribution de ces fonds », a ajouté Élodie Ferrier, secrétaire fédérale de la fédération commerce et services de la CGT.
Emblème d’une industrie touchée de plein fouet : ArcelorMittal, qui a annoncé récemment la suppression de 600 postes en France. Interrogé par la leader de la CGT mi-mai sur TF1, le président de la République a écarté l’idée de « nationaliser ArcelorMittal », comme le demandent des syndicats, des salariés et la gauche.