« Il y a eu beaucoup d’étonnement suite à cette désignation, » concède Véronique Sarselli, élue à la surprise générale comme chef de file des Républicains pour la campagne métropolitaine. Mais l’élue dit avancer « avec beaucoup de détermination ». « Je suis quelqu’un de terrain, bien ancrée dans ma ville, » revendique-t-elle désormais candidate à la présidence de la Métropole lors des prochaines les élections de 2026.
Face à la presse ce mardi 8 avril, la maire de Sainte-Foy-lès-Lyon n’a pas détaillé de programme chiffré, mais a livré un diagnostic sans appel. « Cette Métropole de Lyon est en train de décliner », a-t-elle martelé. Une « réalité du quotidien » qui, selon elle, n’est plus prise en compte par une gouvernance qu’elle juge déconnectée : « Ce qui me guide, c’est la conviction que notre métropole peut redevenir ce qu’elle était, un formidable outil pour accompagner les habitants. »
Contre le « dogme » et « l’arrogance. »
À plusieurs reprises, Véronique Sarselli s’en est prise à l’exécutif écologiste actuel, élu en 2020 : « Je suis persuadée que notre Métropole de Lyon mérite mieux. Mieux que du dogme, de l’idéologie et de l’arrogance. » Elle dénonce une politique menée « à l’encontre de la réalité de vie des habitants » et fustige un modèle « punitif ». « L’écologie doit être la promesse de vivre mieux, pas une punition, » assure-t-elle.
Soucieuse de souligner sa proximité avec les élus locaux, l’élue LR plaide pour une gouvernance plus collaborative. Selon elle : « Une des choses qu’a complètement raté l’exécutif actuel, c’est de s’appuyer sur l’intelligence locale. » Véronique Sarselli ajoute : « Le bras armé de la qualité de vie, c’est la Métropole. Elle doit structurer et aménager dans le respect des communes, de leurs habitants et des élus. »
Une vision offensive des compétences métropolitaines
Sur les transports, elle regrette la « guerre des tranchées entre vélo et voiture » et affirme : « Il faut redonner au Grand Lyonnais la liberté de circuler. » Elle dénonce notamment la fermeture de la rue Grenette à Lyon, évoquant une « symbolique de l’enfermement » et une logique « prohibitive » pour les commerces.
Sur la sécurité, elle affirme que la Métropole peut agir malgré les compétences partagées. »Il s’agit d’accompagner les territoires vers plus de sécurité. Dans les transports, sur le web… C’est la préoccupation de tous. » Côté économie, elle dénonce un « angle mort de la politique métropolitaine actuelle » et assure vouloir recréer un « cadre de confiance » pour les entreprises : « C’est une bagarre tous les jours pour elles. »
Un appel à « rompre avec le déclin »
Véronique Sarselli n’élude pas les grands dossiers sociaux. Elle dit constater une « défaillance » dans l’accompagnement de la petite enfance et de la jeunesse et souhaite grandement remédier à cela. « Accueillir des mineurs isolés ? oui, mais encore faut-il en avoir les moyens », a-t-elle précisé, en soulignant les limites actuelles des dispositifs départementaux et en appelant à « une politique de solidarité lucide, capable de tenir dans le temps. »
« La mixité sociale, ce n’est pas des quotas, c’est la possibilité pour tous de vivre dans toutes les communes. »
Concernant le logement, elle défend une vision « respectueuse des territoires » et rejette les approches uniquement statistiques. « On a mis la classe moyenne dehors », a-t-elle accusé, appelant à une politique du logement qui « permette aux jeunes actifs, aux familles, aux gens qui travaillent de rester sur le territoire. La mixité sociale, ce n’est pas des chiffres, c’est faire de la place à tout le monde. »
« Ce qui nous attend, c’est la décroissance », a-t-elle prévenu. « Et je ne pense pas que les Lyonnais souhaitent que leur territoire s’appauvrisse. » Sa solution ? « La relance par la dynamique territoriale. » Un cap qu’elle promet de fixer « avec méthode », en poursuivant un travail de terrain engagé depuis un an : « Je suis prête à construire un projet collectif et solide. »