Éternuements, yeux qui pleurent, démangeaisons… puis un coup d’œil vers son chat. Le coupable est tout trouvé. En France, plus de la moitié des foyers possèdent des animaux de compagnie. Pourtant, entre 7% et 25% des personnes y sont allergiques, les félins en tête.

Parfois, les intolérances ont toujours été là, mais elles peuvent aussi se déclarer à n’importe quel moment de la vie. Et lorsque l’on a déjà adopté un animal, la cohabitation peut devenir compliquée. Pour beaucoup, l’amour qui les lie à leurs compagnons est tel que le choix de le garder est une évidence.

Pour la Provençale Sandrine, « hors de question de m’en séparer ». Même son de cloche du côté de Jonathan, un Avignonnais : « Au pire, je finirai avec des cicatrices à force de me gratter, mais jamais je l’abandonnerai ! ». Surtout, « il y a plein de solutions pour vivre avec », souligne-t-il.

Comme lui, les propriétaires d’animaux qui y sont allergiques mettent souvent en place des stratagèmes pour rendre leur quotidien moins urticant.

Mise en place d’un « process allergène »

Pour la plupart, ça passe par des traitements. « J’ai toujours été un peu allergique aux chats, mais quand j’ai adopté le mien, je me suis rendue compte que je l’étais vraiment », raconte Sandrine, originaire de Venelles. L’aide à domicile nous explique : « Je suis allée voir un allergologue rapidement. Je prends depuis des antihistaminiques et, en général, ça passe à peu près », poursuit-elle. Mais les périodes de mues sont toujours plus compliquées pour la quinquagénaire : « Ces dernières semaines, je dois lui interdire l’accès à la chambre même si ça me rend triste. Sinon, même avec le traitement, je m’étouffe et je ne peux pas dormir. »

Des moments compliqués, fatigants, mais remplis d’amour, c’est également ce dont témoigne Chanaël qui a adopté Charlie, son chat, pendant le Covid-19. Rapidement, la rencontre devient embrumée : « Les petites griffures qui me grattaient jusqu’au sang, en la caressant, j’avais les yeux qui pleurent, ça me déclenchait de l’asthme… » Quand elle comprend son allergie, « la question de l’abandon ne se pose pas ». Même si un pharmacien lui explique qu’il ne « comprend pas pourquoi je la garde », cette Aixoise s’adapte et prend des antihistaminiques. « C’est embêtant, mais c’est supportable », résume celle qui a depuis pris un deuxième petit félin, Tango.

« Ça me force à faire le ménage tous les jours »

Les traitements ne sont pas forcément au goût de tous, comme pour Jonathan : « Pour l’instant, je ne prends rien. Ça reste acceptable… Souvent ». « Pas toujours », concède-t-il. Il a cependant mis en place une autre technique, adoptée par la plupart des propriétaires allergiques : aspirer, secouer, ranger… « Je n’arrive pas à mettre de limites, ils dorment même avec moi. Donc c’est toute une organisation : je passe l’aspirateur tous les jours, je peux changer mes draps jusqu’à 2 fois par semaine s’il le faut », souligne l’Aixoise d’une trentaine d’années.

Pour l’informaticien à Avignon, sa chatte, âgée maintenant de 5 ans, lui a donné ces réflexes : « J’aspire quasiment tous les jours, parfois deux fois par jour selon les périodes. J’aspire même mon canapé ! Je change mes draps, mes serviettes et j’ai dû apprendre à amener régulièrement mes tapis pour les faire nettoyer à fond. »

Les vétérinaires conseillent aussi souvent des croquettes hypoallergéniques et pour tous ces Provençaux, ce pourra être la prochaine étape bien que ça soit « un sacré budget ». En tout cas, « hors de question pour moi de m’en séparer. J’accepte de souffrir pour lui », résume Sandrine.