Au Royaume-Uni, depuis le mois de décembre dernier, la police peut demander à fouiller le téléphone et le domicile des femmes victimes de fausses couches en Angleterre et au Pays de Galles, où l’IVG est toujours pénalisée.
Ces consignes, bien que faisant reculer le droit (très encadré) à l’avortement comme le souligne Zoe Williams dans son article pour The Guardian, font suite à de nouvelles directives publiées par le Conseil national des chefs de la police à propos des « enquêtes sur les décès d’enfants », révèle le quotidien britannique.
Domicile perquisitionné et téléphone fouillé
Pour faire simple, les autorités peuvent désormais demander à perquisitionner le domicile des femmes soupçonnées d’avortement illégal, afin de rechercher, par exemple, de potentiels médicaments qui auraient été utilisés dans le but de mettre fin à une grossesse.
Mais ce n’est pas tout, les forces de l’ordre peuvent également fouiller le téléphone portable des femmes victimes de fausses couches pour consulter leur historique de recherche, leur messagerie et leurs applications de santé, notamment celles qui permettent de suivre le cycle menstruel. L’objectif des autorités est « d’établir les connaissances et l’intention d’une femme en relation avec la grossesse », relaie The Guardian.
Beaucoup demandent la dépénalisation de l’avortement
« La perte de grossesse inattendue n’est pas quelque chose qui fait régulièrement l’objet d’une enquête policière en tant qu’avortement illégal potentiel, et ces cas sont très rares« , a tenu à préciser au HuffPost le National Police Chiefs’ Council, comprenez le Conseil national des chefs de la police. Et de poursuivre : « Nous reconnaissons à quel point l’expérience de la perte d’un enfant est traumatisante, et toute enquête de cette nature sera toujours traitée avec la plus grande sensibilité et la plus grande compassion ».
Ces pratiques sont toutefois largement contestées par des militants et professionnels de santé, dont plusieurs demandent une dépénalisation de l’avortement dans ces deux pays du Royaume-Uni (hors Écosse et Irlande du Nord). Si l’IVG reste toujours une infraction pénale outre-Manche, il est possible d’avorter jusqu’à 24 semaines de grossesse, seulement si deux médecins s’accordent pour dire que celle-ci aurait un impact négatif sur la santé de la femme. Cette loi de 1967, qui à l’époque était avant-gardiste, apparaît aujourd’hui en retard en comparaison des autres pays européens.