Par

Lisa Rodrigues

Publié le

28 mai 2025 à 16h27

L’affaire fait parler depuis 2019 les salariés de l’Institut de biologie et de pathologie du CHU Grenoble-Alpes. Régulièrement, ils sont victimes de symptômes plus ou moins importants, qui vont jusqu’à des malaises inexpliqués, potentiellement liées à des « émanations toxiques ». Problème, leur origine reste aujourd’hui inconnue.

En avril dernier, un agent âgé d’une quarantaine d’années a porté plainte contre le CHU pour blessures involontaires, exposition d’autrui à un risque immédiat de blessures et émanations de substances nuisibles. Il a, depuis, été rejoint par d’autres collègues, ainsi que le syndicat SUD Santé Sociaux.

De nouvelles investigations sur l’origine des émanations

Dans un communiqué de presse, l’avocat des plaignants, Me Hervé Gerbi, annonce que 22 plaintes ont déjà été déposées auprès du parquet de Grenoble. 

Ces plaintes s’inscrivent dans la continuité de celle déposée en avril 2025 par un agent, et viennent s’ajouter à 18 autres dossiers actuellement en cours de finalisation.

Me Hervé Gerbi
Avocat des plaignants

Des investigations sont en cours pour tenter de découvrir l’origine et la nature des émanations. Des recherches « de substances comme l’ozone, le soufre, l’azote, le chlore, les solvants ou encore les acides » sont évoquées. Les résultats « sont attendus d’ici la fin du mois« .

Vidéos : en ce moment sur ActuUne « situation anormale et anxiogène »

La situation est connue de la direction du CHU Grenoble-Alpes. Il y a quelques semaines, elle a indiqué à la presse avoir reçu des signalements de malaises assez « aléatoires » dans leur fréquence et leur localisation depuis juin 2019. Selon les chiffres des syndicats, quelque 400 déclarations d’accidents de travail liées à ces émanations ont été recensées depuis cette même période.

Plusieurs salariés ont déjà exercé leur droit de retrait, souffrant de maux de têtes, de picotements dans les yeux – des symptômes qui peuvent persister en dehors du bâtiment – ou incommodés par de fortes odeurs.

« Travailler dans un hôpital ne peut exposer à des risques invisibles sans réponse, ni prise en charge adaptée, assène Me Hervé Gerbi. La justice devra faire toute la lumière sur cette situation anormale et anxiogène qui perdure depuis trop longtemps et dans cette recherche, nul n’écarte à terme la saisine du doyen des juges d’instruction. »

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