Dans son réquisitoire-fleuve de trois jours, achevé le 30 avril, les deux représentants du ministère public avaient appelé le tribunal correctionnel de Marseille à « sonner le glas » du Petit Bar. Après s’être retirés le 16 mai pour délibérer, les juges ont rendu leur décision dans l’après-midi de ce mercredi 28 mai dans le dossier baptisé « Email Diamant », visant les finances occultes de la bande criminelle corse.
Vingt-quatre personnes étaient jugées depuis le 24 février, pour « blanchiment aggravé en bande organisée », « extorsion » et « association de malfaiteurs », elles ont écopé de peines allant jusqu’à 13 ans de prison.
« Patron » autoproclamé du Petit Bar et désigné comme le « chef de clan » par l’accusation, Jacques Santoni a écopé de la plus lourde peine, soit 13 années d’emprisonnement et un million et demi d’euros d’amende. Un mandat d’arrêt a également été émis à l’encontre de l’homme âgé de 47 ans, tétraplégique depuis un accident de moto survenu en 2003.
Considéré comme un membre éminent de l’organisation criminelle, Michael Ettori, en fuite, a été condamné à 12 ans de prison et un million et demi d’euros d’amende avec mandat d’arrêt. Complétant ce que l’accusation désigne comme « le noyau dur du Petit Bar », Pascal Porri et André Bacchiolelli ont respectivement été condamnés à 10 ans de prison et un million d’euros d’amende et 5 ans de prison et 300 000 € d’amende, avec mandat de dépôt différé.
Présentée comme « la femme du chef de clan et son égale au féminin » par le parquet, Sonia Susini a été condamnée à cinq ans de prison, dont deux assortis du sursis et 150 000 € d’amende. La compagne de Michael Ettori, Saveria Lucchini et l’ex-femme de Pascal Porri, Valérie Mouren ont quant à elle écopé de quatre ans de prison dont dix-huit mois assortis d’un sursis et 200 000 € et un an ferme aménagé et 16 000 € d’amende. Un mandat d’arrêt a été émis à l’encontre des deux femmes.
Le promoteur immobilier Antony Perrino, placé par l’accusation au sein même de l’organisation criminelle, a été condamné à cinq ans de prison dont trente mois assortis d’un sursis et 750 000 € d’amende, la partie ferme ayant été aménagée. « Le tribunal a rendu une décision que l’on peut qualifier de satisfaisante et complètement acceptée, réagit son avocat, Me Julien Pinelli. Une question pesait depuis quatre ans sur Antony Perrino : est-il oui ou non membre d’une organisation criminelle ? Les juges ont répondu non. »
Quant au multimillionnaire Jean-Pierre Valentini qui affirmait avoir été « berné » par le Petit Bar, la justice l’a condamné à quatre ans de prison avec sursis et 750 000 € d’amende. « Jean-Pierre Valentini n’est pas le complice du Petit Bar et le tribunal vient de le dire », conclut Me Jean-Charles Vincensini, l’un des avocats de Jean-Pierre Valentini.
Deux prévenus ont été relaxés et sept mandats d’arrêt ont été émis.