« Découvrir le cancer à un stade suffisamment précoce permet de prendre de l’avance sur la maladie… et d’augmenter considérablement les chances de survie », pointent les docteurs Margaux Geier et Vincent Bourbonne. Professionnels de santé au centre hospitalier universitaire (CHU) de Brest, ils portent le projet We Care qui va mener à la création d’un centre de dépistage et de prévention des cancers. « C’est un enjeu majeur de santé publique », soulignent les médecins, s’appuyant sur des chiffres éloquents : 400 000 nouveaux cas chaque année. Dont 40 % sont liés à quatre facteurs de risque majeurs : l’alcool, le tabac, l’alimentation et la sédentarité.
Brest à la pointe de la lutte contre les cancers
En France, les structures consacrées spécifiquement à la prévention et le dépistage des cancers se comptent sur les doigts d’une main. « À notre connaissance, il n’y en a même aucune qui est multispécialités », avancent les Brestois. Qui peuvent s’appuyer sur une véritable expertise au sein d’un CHU qui a inauguré, il y a un an, son institut de cancérologie et d’imagerie (ICI). « Il y en a plus d’une dizaine incluses dans notre projet », appuie Vincent Bourbonne.
À partir du 18 juin, c’est d’abord les professionnels du CHU qui expérimenteront ce nouveau centre de dépistage et de prévention qui installera ses quartiers à la Cavale-Blanche, au centre de médecine ambulatoire. « Nous allons nous mettre en place avec eux afin d’être totalement prêts quand nous ouvrirons à la population générale », explique le porteur du projet. « Entre le troisième et le quatrième trimestre 2025 », estime-t-il, avançant un objectif de 250 patients annuels dans un centre principalement ouvert en fin de journée. « L’idée, c’est qu’en trois heures, une personne pourra bénéficier d’un diagnostic rapide et de rendez-vous avec des professionnels. »
« Une petite révolution pour notre système de santé »
Le coût du projet, dont Innoveo a fait sa priorité pour 2025, est évalué à 200 000 euros. Le CHU a même déjà investi dans du matériel spécifique comme un spiromètre portatif et un logiciel d’interprétation pour l’intelligence artificielle. « Avec ce maillon supplémentaire, on assure une continuité sur tout le parcours de soin », s’enthousiasme Vincent Bourbonne. La directrice générale de l’établissement, Florence Favrel Feuillade, va même plus loin : « La France a un retard colossal dans le domaine de la prévention. Pourtant, elle permet de préserver notre système de santé pour lequel c’est une petite révolution : avec elle, on peut réduire la part de traitements lourds et coûteux, en détectant les cancers plus tôt ».