« Toujours moins d’information locale ». Dans une lettre ouverte adressée à la direction, 16 salariés d’Ici Azur (ex-France Bleu Azur) alertent sur la disparition des contenus locaux dans les grilles des programmes depuis quelque temps: suppression d’un invité, des journaux aux demi-heures… Tout ça au profit de contenus nationaux, en provenance de Paris, communs à toutes les stations. Même si elle n’a pas encore été rendue publique, la grille de septembre ne devrait pas échapper à la règle, avec davantage de musique et moins de directs.
« La politique éditoriale nous paraît dangereuse et incompréhensible « , dénonce la lettre. « La force de notre radio, c’est uniquement la proximité. Imposer un fonctionnement systématique et commun à toutes les locales, c’est nier la spécificité de notre travail », revendique Sébastien Germain, syndiqué à la CGT et représentant du personnel à Ici Azur. Car Nice, ce n’est pas Paris: « Il n’y a pas les mêmes routes, les mêmes problématiques « . Selon la lettre ouverte, cette stratégie ferait perdre des auditeurs sans en attirer de nouveaux.
« On est là pour défendre la radio »
Parallèlement à ce mouvement, des salariés du groupe public Radio France (auquel appartient le réseau Ici) se mobilisent aussi contre les projets de fusion entre France Bleu et France 3, et de holding rassemblant les chaînes de télévision et de radio publiques. Mais ce n’est pas l’objet de cette mobilisation, affirme Sébastien Germain: « Ce qu’on veut, c’est que la radio prime. Oui, Internet, c’est capital, mais il ne faut pas qu’on fasse du contenu web au détriment de la radio. »
Si Ici Azur se mobilise, c’est à la suite d’une lettre ouverte similaire, envoyée par Ici Roussillon le 15 mai à Sibyle Veil, la présidente de Radio France. Au total, les salariés de 35 radios locales du réseau Ici (sur 44) dénoncent la politique de la direction. Une réunion interne avait lieu ce mercredi entre les syndicats et les responsables pour trouver un terrain d’entente. Elle n’aurait pas débouché sur un accord.