Les membres du groupement d’action des locataires de la Beaucaire (Galb) étaient arrivés en quête de réponses. On peut au moins dire qu’ils en ont eu. La semaine dernière, les responsables de la jeune association affiliée à l’INDECOSA-CGT (Information défense des consommateurs salariés) et soutenue par La France insoumise, ont remis au siège de Toulon Habitat Méditerranée, premier bailleur social de l’aire toulonnaise, une pétition signée par quelque 500 locataires.

Ils ont été reçus dans la foulée par les dirigeants, à l’écoute de leurs nombreuses revendications. Parmi elles, la baisse des charges d’eau chaude et de chauffage pour les logements sociaux du quartier populaire. « Elles ont augmenté de plus de 40% depuis 2021. Et les gens ont beaucoup de difficultés à les payer« , regrettait Sara Millan, présidente du Galb.

« Un coût lié à l’augmentation des tarifs de l’énergie, auquel nous ne pouvons pas grand-chose », expliquait néanmoins Jacques Vandebeulque, directeur général adjoint de THM. Et d’ajouter: « Cette année, avec la mise en place de boucliers tarifaires sur les charges, les locataires de la Beaucaire sont en moyenne créditeurs de 250 euros. Les augmentations évoquées sont très souvent liées à des problèmes de fuites d’eau. En 2025, on a contacté quatre-vingts personnes pour leur signaler ces fuites. Et quand le coût est trop élevé pour elles, nous engageons nos équipes. »

Un échange « constructif »

Ce n’était toutefois pas le seul sujet lié aux enveloppes à titiller le Galb. Selon l’association, le bouclier tarifaire mis en place début 2024 pour alléger la facture d’énergie des résidents est aujourd’hui insuffisant: « Il y a un souci sur sa répartition. Le bouclier est redistribué par surface et non par consommation de chaque logement. Du coup, une personne seule dans un grand logement sera plus aidée qu’une famille nombreuse dans un plus petit. On leur demande de revoir ce calcul. » Calcul totalement assumé par le bailleur: « En se basant sur la consommation des logements, on se serait exposé à un autre problème, car on aurait aussi fini par rembourser plus d’argent aux surconsommateurs qu’aux gens économes. »

Au-delà de ces sujets, les deux parties ont évoqué un échange « constructif » concernant le suivi des conditions de vie dans la cité. Ces rencontres vont ainsi être amenées à se renouveler régulièrement, tandis que l’association va être pleinement associée aux démarches de diagnostic réalisées dans le quartier… où il y a déjà beaucoup à faire.

Des problèmes de chauffage à la fiabilité des ascenseurs en passant par l’entretien des parties communes ou encore les nettoyages mal exécutés, les habitants avaient à dire. « On constate aussi ces problèmes. Nous sommes dans le même bateau », a assuré la direction de THM. Maintenant, les locataires attendent les actes.

Une demande envoyée au ministère

Présidente de l’Aval (Association varoise d’action aux locataires, qui intervient notamment dans la cité de la Beaucaire) et personnalité bien placée dans les sphères toulonnaises, Jacqueline Matheron n’est pas du genre à passer par quatre chemins. Le 12 mai dernier, elle a écrit à la ministre du Logement, Valérie Létard, pour attirer son attention « sur l’ancienneté du décret du 26 août 1987, qui définit la liste des charges locatives récupérables par les bailleurs auprès des locataires ». Un texte qui, selon elle, ne reflète plus les « réalités actuelles », et qu’il conviendrait de « réviser », « car les locataires sont de plus en plus nombreux à demander des explications sur le détail de leurs charges qui ne font qu’augmenter ». Qui ne tente rien…