Par

Isabelle Villy

Publié le

29 mai 2025 à 12h56

Plusieurs centaines de militants avaient répondu à l’appel du collectif Non à l’A133-134, samedi 17 mai, pour participer à la Fête pour la fin des projets autoroutiers. Le rendez-vous s’est déroulé au rond-point des Vaches, à Saint-Étienne-du-Rouvray, « lieu symbolique de la Métropole Rouen Normandie, connu à l’international », a souligné le maire Joachim Moyse, en référence au village des Gilets jaunes.

« Ce projet ne peut pas, et ne doit pas se faire. L’avenir, c’est le rail »

Autour d’une dizaine de stands, avant le pique-nique géant et les animations, une dizaine d’élus et de responsables associatifs ont pris la parole pour réaffirmer leur lutte contre le Contournement Est.

« Comment peut-on accepter, quand on est maire d’une ville populaire comme la nôtre, que des quartiers entiers soient impactés par une infrastructure qui va voir la réalisation d’un viaduc avec toutes les pollutions que cela induit. Tout cela, on ne peut pas l’accepter. Ce projet ne peut pas et ne doit pas se faire. L’avenir, c’est le rail », a fait valoir le maire de Saint-Étienne-du-Rouvray, annonçant que le rond-point emblématique est désormais « repeuplé de ses vaches, pour marquer cette opposition et cet optimisme ». Lors d’un rassemblement des gilets jaunes, en 2018, les vaches avaient été endommagées et brûlées).

Si cette autoroute se faisait, nous serions le village le plus impacté. Nous aurions un tunnel dont on ne connaît pas la longueur et un fossé dont on ne connaît pas la profondeur. Ce projet diviserait en plus notre commune en deux et on perdrait une centaine de terres agricoles.

Marc Duflos

Lors des allocutions « d’une fête pour une victoire qui n’est pas encore annoncée », a indiqué Énora Chopard, porte-parole du collectif.

Saint Etienne du Rouvray fête Contournement Est opposants
Le collectif Non à l’A133-134 a organisé une fête pour la fin du Contournement Est, sur l’emblématique rond-point des Vaches, à Saint-Étienne-du-Rouvray.  ©Le BulletinVidéos : en ce moment sur Actu

Des élus des plateaux Est et Nord de Rouen sont intervenus, comme Marc Duflos, maire des Authieux-sur-le-Port-Saint-Ouen pour poser la question : « Que va devenir notre village ? Si cette autoroute se faisait, nous serions le village le plus impacté. Nous aurions un tunnel dont on ne connaît pas la longueur et un fossé dont on ne connaît pas la profondeur. Ce projet diviserait en plus notre commune en deux et on perdrait une centaine de terres agricoles. Alors, on demande que cette autoroute ne se fasse pas et que le ministre des Transports, même s’il change tous les mois, ne donne pas une réponse normande. On ne veut pas d’un p’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non. On veut une réponse claire ! ».

Saint Etienne du Rouvray fête Contournement Est opposants
Marc Duflos, Ingrid Bona et Mélanie Vauchel sont intervenus pour réaffirmer leur opposition à l’A133-134.  ©Le Bulletin« Un projet injuste et dépassé » selon Ingrid Bona

Un avis partagé par sa collègue Ingrid Bona, maire d’Ymare, qui estime que « ce projet menace nos communes, notre environnement, notre cadre de vie et notre avenir. Pour nos villages, cela se résumerait par une coupure de notre territoire, une atteinte à l’écosystème déjà fragile et un bétonnage massif. C’est un projet injuste et dépassé ».

Adjointe à Bois-Guillaume et co-fondatrice du Collectif 276, Mélanie Vauchel a pour sa part interpellé la Région Normandie et le Département de la Seine-Maritime : « l’A133-134 serait financé avec de l’argent public. Plus d’1 milliard d’euros dont une partie subventionnée par les collectivités locales au détriment de leurs compétences que sont les mobilités douces, les lycéens, la protection de l’enfance et le social. Elles feraient bien d’accompagner leurs usagers au lieu d’attribuer un financement pour un projet complètement fou ».

« Nous n’avons pas encore gagné », prévient Guillaume Grima

Dans cette euphorie verbale, la conclusion est revenue à Guillaume Grima, président de l’association Effet de serre toi-même, qui a rappelé : « nous n’avons pas encore gagné. Pour notre avenir, il faut encore se mobiliser. Il faut faire pression sur le Gouvernement contre le grand Contournement Ouest de Paris. Nous nous rapprochons de cette victoire pour le territoire. La voie est le report modal. Ça coûterait 500 millions d’euros. Deux fois moins cher et plus vertueux ».

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