Les États-Unis et la Russie doivent tenir des discussions jeudi à Istanbul.Au menu : le rétablissement de certaines activités de leurs ambassades, qui ont été considérablement réduites.Officiellement, l’invasion de l’Ukraine par Moscou ne devrait pas être abordée.

Suivez la couverture complète

Ukraine : 4ᵉ année de guerre

L’heure est au redoux dans les relations entre Washington et Moscou. Après de premiers pourparlers en Arabie Saoudite fin février, le département d’État américain a annoncé mardi 8 avril que des discussions auront lieu jeudi, cette fois-ci à Istanbul.

Américains et Russes connaissent bien la ville turque : ils se sont déjà retrouvés sur place, fin février, au sujet du travail de leurs missions diplomatiques. Il s’agissait du point de départ d’un rapprochement accéléré entre les deux camps, avec la volonté affichée de relancer les relations bilatérales et de régler le conflit en Ukraine. Sauf que, cette fois-ci, la guerre ne devrait pas figurer au menu des discussions.

L’Ukraine n’est pas – absolument pas – à l’ordre du jour

Tammy Bruce, porte-parole du département d’État

« Le 10 avril, les délégations américaine et russe se réuniront pour la deuxième fois à Istanbul afin d’essayer de progresser dans la stabilisation des opérations de nos missions bilatérales », a précisé à la presse la porte-parole du département d’État, Tammy Bruce. Avant d’insister : « Il n’y a pas de questions politiques ou de sécurité à l’ordre du jour, et l’Ukraine n’est pas – absolument pas – à l’ordre du jour ».

Tammy Bruce a détaillé devant la presse que « ces discussions portent uniquement sur les opérations de nos ambassades, et non sur la normalisation des relations bilatérales en général ». Cela « ne pourra se produire, comme nous l’avons noté, qu’une fois que la paix sera revenue entre la Russie et l’Ukraine », a noté la porte-parole. Selon le ministère russe des Affaires étrangères, cité par les agences russes, la délégation russe sera dirigée par l’ambassadeur de Russie aux États-Unis, Alexandre Darchiev, et la délégation américaine par la sous-secrétaire d’État adjointe Sonata Coulter.

Ce nouveau rendez-vous intervient dans un contexte de rapprochement entre les États-Unis de Donald Trump et la Russie de Vladimir Poutine. Kirill Dmitriev, l’émissaire économique spécial du président russe, a effectué la semaine dernière une visite à Washington, la première d’un haut responsable de Moscou depuis le début de l’offensive en Ukraine en février 2022. Il avait salué une « dynamique positive » dans les relations entre les États-Unis et la Russie, malgré des « désaccords » qui subsistent, selon la presse russe.

Donald Trump a par ailleurs annoncé de lourds droits de douane à l’encontre de nombreux pays… mais pas de la Russie. Notamment car celle-ci est déjà visée par des sanctions américaines en raison du conflit. Raison pour laquelle elle n’est officiellement plus un partenaire commercial significatif, selon Washington.

T.G.