Par

Maxime T’sjoen

Publié le

29 mai 2025 à 19h56

Après la mort fin avril d’une lycéenne de 15 ans dans une attaque au couteau dans un lycée de Nantes, la députée Horizons Naïma Moutchou a été missionnée par le Premier ministre François Bayrou d’écrire un rapport sur les armes blanches. 

Celui-ci, remis ce mercredi 28 mai 2025, explique que la détention d’armes blanches par des mineurs est devenue « un phénomène » en France qui concerne « n’importe quel territoire » et des profils variés.

Il y a bien une tendance de la jeunesse à la violence armée.

Naïma Moutchou
Députée Horizons, vice-présidente de l’Assemblée

Et « on ne peut pas accepter que des collégiens aient ça (des couteaux, NDLR) dans leurs cartables ou dans leurs poches ».

3 000 jeunes interpellés chaque année

Depuis 2016, « 20% des mis en cause porteurs d’une arme sont des mineurs. Cela représente 3 000 jeunes par an qu’on interpelle avec une arme blanche », a-t-elle encore détaillé sur le plateau de RMC-BMFTV. « N’importe quel territoire aujourd’hui est concerné ».  

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Surtout, il n’y a « pas un profil » particulier. L’élue Horizons évoque notamment des mineurs qui en portent pour « se défendre », lorsqu’ils sont harcelés par exemple, mais aussi ceux qui sont « dans une logique de rixes, de bandes » ou ceux qui ont « des terrains psychologiques fragiles ».

Les couteaux zombies « arrivent en France »

« Couteau de cuisine, opinel, machette » mais aussi… des couteaux zombies. La vice-présidente de l’Assemblée, photo à l’appui, est revenue particulièrement sur ce type de couteau.

Il y a « des lames de chaque côté », « cela ne sert pas à tartiner du beurre ». 

Vous en trouvez sur internet pour une vingtaine d’euros.

Naïma Moutchou

« C’est une arme pour tuer, pour blesser, pour intimider, on ne fait rien d’autre avec. »

« Il y a eu un phénomène d’armes zombies au Royaume-Uni, un fléau dramatique », estime l’élue. « Ça commence à arriver chez nous et on ne veut surtout pas que ça s’installe. » 

Bientôt interdite ?

Et la députée, dans son rapport, préconise de placer ce couteau en catégorie A, arme dangereuse. Interdite donc à la vente, interdit au port, aux mineurs comme aux majeurs. 

Naïma Moutchou rappelle que c’est possible de se procurer ce type d’armes très facilement, « en 24, 48 h vous êtes livrés à domicile ».

Les autres recommandations pour lutter contre les armes blanches

Pour lutter contre le phénomène global, Naïma Moutchou recommande également le déploiement obligatoire de la vidéosurveillance à l’entrée et dans l’enceinte des établissements scolaires.

« C’est un des dispositifs que nous préconisons. Je crois à l’intérêt de la vidéosurveillance, c’est un outil supplémentaire. Les établissements pourraient et devraient s’en doter, mais ça ne nous protège pas de tout », explique-t-elle.

Il ne faut se priver d’aucun moyen. La situation est trop grave. Si ça peut aider à détecter et intervenir rapidement, alors il faut y aller.

Naïma Moutchou
Députée Horizons, vice-présidente de l’Assemblée

Elle défend aussi l’organisation de réunions et de campagnes de prévention avec parents et élèves.

Par ailleurs, la vice-présidente propose que des contrôles soient faits pour contrôler la vente des couteaux normaux et l’interdire aux mineurs : « On peut imaginer de demander l’identité au moment de l’achat pour prouver la majorité. On peut imaginer de la demander à la remise du colis. » En bref, « on interdit les couteaux extrêmement dangereux et pour les autres, on les contrôle ».

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