« Breaking bad » dans l’arrière-pays varois. En juin 2024, une opération menée par les douanes françaises permettait de saisir 216 kg de méthamphétamine transportés par deux Français. Ce réseau, lié au redoutable cartel mexicain de Sinaloa, avait établi un laboratoire clandestin dans une villa cossue du Var, a indiqué la gendarmerie à France Inter ce jeudi.
Les investigations minutieusement menées pendant près d’un an ont abouti samedi dernier, lorsque le parquet de Marseille a annoncé le démantèlement de ce réseau international. Seize personnes ont été interpellées, très majoritairement des Français. Huit d’entre elles ont été déférés et mis en examen.
Selon le parquet de Marseille, les trafiquants espéraient réaliser un chiffre d’affaires de plus de 11 millions d’euros, pour un investissement initial de 150 000 euros. Le réseau est « étroitement lié au cartel mexicain de Sinaloa », l’un des plus puissants et redouté du Mexique, a indiqué l’agence Europol dans un communiqué mercredi.
Chimistes mexicains
Fait inédit, l’organisation criminelle avait dépêché des pseudo-chimistes au printemps 2024, près de Toulon, pour superviser la production de méthamphétamine. Cette présence de spécialistes mexicains en France a été confirmée par un enquêteur de la section de recherche de Marseille auprès de France Inter.
L’organisation criminelle reposait sur une structure pyramidale, avec à sa tête un chef mexicain basé en Belgique, assisté par deux logisticiens français dans le Var. La méthamphétamine produite était ensuite exportée jusqu’en Nouvelle-Zélande. L’agence Europol a également souligné que ces trafiquants utilisaient des cryptomonnaies pour mener à bien leurs transactions financières illégales.
Les suspects français, déjà impliqués dans des affaires de stupéfiants à Toulon, sont soupçonnés d’avoir utilisé de petites entreprises légales pour se procurer les ingrédients nécessaires à la fabrication de la drogue. Plusieurs dirigeants d’entreprise ont été arrêtés dans le cadre de cette affaire.
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