Le Dr Sami C. se retrouve à nouveau dans le collimateur de ses pairs. Ce médecin « dévoué », connu dans les quartiers nord de Nantes (Loire-Atlantique) pour soigner les patients « vulnérables », aurait laissé circuler un patient « tuberculeux » sans prévenir les autorités ni ses collègues. Il l’avait en fait envoyé au CHU de Nantes pour passer une radio des poumons car il pensait avoir détecté une « pathologie cancéreuse » chez ce patient « alcoolo-tabagique ». Problème : il n’avait « pas eu de nouvelles » de ce « réfugié tchétchène » qui fréquente les « restaurants sociaux » et a « voyagé en Biélorussie » car il avait « disparu » dans la nature… Avant de réapparaître, huit mois après, avec une certaine « altération » de son état de santé. Renvoyé aux urgences, il lui avait été finalement diagnostiqué une « tuberculose active ».
Il aurait également signé des ordonnances « fictives »
« Peu de confrères reçoivent des SDF, il a ce mérite-là, mais la prise en charge nous a quand même posé question », a donc résumé le président du conseil départemental de l’ordre des médecins de la Loire-Atlantique devant la chambre disciplinaire de l’ordre régional des Pays de la Loire le 21 mai. Mais ce praticien est confronté au « nomadisme médical » des patients « allophones » et « très précaires », l’a défendu son avocate. La décision de la chambre disciplinaire sera rendue d’ici six semaines.
Entre-temps, le médecin aura été jugé au tribunal correctionnel de Nantes pour « escroquerie » au préjudice de la Sécurité sociale et pour avoir signé des ordonnances « fictives » : il aurait délivré de la prégabaline (médicament utilisé, de manière principale, dans le traitement des douleurs neuropathiques et des crises d’épilepsie partielles) sous la « pression » de toxicomanes, selon lui.