La série The Handmaid’s Tale a vu le jour sous le premier mandat de Donald Trump, elle s’achève quelques semaines à peine après la seconde investiture du président américain. Ce mardi, Ciné + OCS (sur MyCanal), met en ligne les trois premiers épisodes de l’ultime saison de l’adaptation sérielle du best-seller de l’autrice canadienne Margaret Atwood.

Depuis 2017, The Handmaid’s Tale relate le parcours de June Osborne (incarnée par Elisabeth Moss, productrice de la série et réalisatrice de plusieurs épisodes) et son combat contre la République de Gilead, une dictature qui, entre autres, asservit les femmes.

Mais depuis quelques années, il est particulièrement difficile de suivre le fil de l’intrigue, tant la diffusion de la série a été impactée par la pandémie du Covid puis la grève des scénaristes à Hollywood. Où en étions-nous à la fin de la saison 5 ? Et vers quelle issue se dirige-t-on ? 20 Minutes vous propose un petit résumé avant de vous lancer dans ce grand final.

Les retrouvailles de June et Serena

C’est une June particulièrement vengeresse que l’on retrouve au début de la saison 5, diffusée en 2022. Pour cause, elle vient tout juste de mettre fin aux jours de Fred Waterford, le commandant qui la tenait captive et la violait lorsqu’elle était servante.

Réfugiée à Toronto, elle tente désespérément de retrouver sa fille Hannah, toujours aux prises de Gilead et désormais en âge de devenir une « Epouse ». Lors de l’épisode 9, elle assiste avec douleur à l’échec d’une tentative du gouvernement canadien de la récupérer.

En parallèle, June subit de plus en plus de menaces au Canada, certains citoyens s’opposant à l’accueil de réfugiés américains, dont elle fait partie. Dans le dernier épisode, elle est renversée par une voiture et sauvée de peu par son mari Luke, qui tue son agresseur. Contrainte de quitter le pays, elle se retrouve séparée de Luke, arrêté pour meurtre, et réussit à s’enfuir avec sa petite fille Nicole dans un train en direction de « l’Ouest ».

Elle y retrouve Serena Waterford, son ancienne geôlière, désormais veuve. Bien qu’ambassadrice de Gilead, elle aussi est en fuite, afin de protéger son bébé et d’en récupérer la garde. La saison 5 se termine sur leurs glaciales retrouvailles.

« Happy end » ou déconfiture ?

Et maintenant ? De nombreuses questions accompagnent cette 6e et dernière saison de The Handmaid’s Tale : Où se dirigent June et Serena ? Vont-elles finir par allier leurs forces ou, au contraire, continuer à s’affronter ? Et quel avenir pour Gilead ? Deviendra-t-elle une puissance mondiale sous l’impulsion du commandant Lawrence ou ses opposants arriveront-ils à y mettre un terme ? Deux issues semblent possibles.

La première, la plus optimiste mais la moins probable. Ensemble, June et Serena parviennent à faire exploser Gilead grâce à l’aide du Canada et de complices à l’intérieur de la dictature, dont le commandant Nick, le père de Nicole. C’est la fin du cauchemar, les Etats-Unis et ses ressortissants tentent de se reconstruire, Serena se fait oublier et élève son fils, June retrouve enfin ses deux enfants, récupère ses droits et la liberté.

Deuxième option, la déconfiture. Trahie de part et d’autre, June échoue à sauver sa fille Hannah et, au pire, se fait tuer, au mieux, s’enfuit de nouveau au Canada. Un pays devenu davantage hermétique et opposé à la venue de réfugiés, de plus en plus persécutés. Seul maître à bord, le commandant Lawrence parvient à concrétiser son projet de « Nouvelle Bethléem » en rendant Gilead plus attractive, mais non moins autoritaire et liberticide.

Une saison finale au cœur de l’actualité

Dernière interrogation, mais non la moindre : cette dernière saison vaut-elle le coup d’œil ? Au fil des années, des téléspectateurs se sont lassés d’une certaine mécanique répétitive mais aussi de l’extrême violence subie par June, et plus globalement par tous les personnages féminins, dans cette dystopie.

Pour Le Parisien, la série « parvient à retrouver son souffle » dans cette saison 6 et « prouve sa pertinence avec un propos toujours d’actualité ». « La maltraitance des femmes, des réfugiés, l’aveuglement obstiné des puissants : tout fait froid dans le dos tellement cela résonne de manière de plus en plus glaçante chaque jour », est-il écrit.

Un point de vue partagé par Le Monde : « La série continue toutefois à souvent taper juste, même si, faute d’idées, le récit tourne en rond ». Le journal salue par ailleurs « la longévité remarquable » de cette fiction, « portée par l’engagement de ses acteurs ».

Enfin, si vous êtes fan de Margaret Atwood, sachez que Gilead n’a pas dit son dernier mot. Les Testaments, la suite de La Servante écarlate (le titre français de The Handmaid’s Tale), publié en 2019, est déjà en cours de production afin d’être aussi adapté en série. En espérant que d’ici sa diffusion, la réalité n’ait pas rattrapé la dystopie.