Il a animé la deuxième étape de l’Alpes Isère Tour longue de 153,8 kilomètres entre Dolomieu et Satolas-et-Bonce (voir classement). Sorti en échappée au kilomètre 32 avec Jürgen Zomermaand (Développement Team Picnic PostNL), Jean-Loup Fayolle a fait forte impression. Le pensionnaire d’Arkea-B&B Hôtels Continentale a lâché son compagnon d’échappée à 43 kilomètres de l’arrivée avant d’être repris par le peloton à 7 bornes du but. Il s’offre tout de même avec le maillot de meilleur grimpeur. Le coureur de 19 ans raconte sa belle journée à l’avant au micro de DirectVelo.
DirectVelo : Tu as été le principal animateur de cette deuxième étape de l’Alpes Isère Tour. Qu’est-ce que tu avais en tête au moment où tu es parti ?
Jean-Loup Fayolle : L’objectif était d’être offensif et d’animer la course sans la subir. L’opportunité s’est présentée dans une bosse. Je suis parti avec le gars de Picnic PostNL (Jürgen Zomermaand) et on a passé une bonne partie de l’étape ensemble. C’était compliqué d’aller au bout, entre le vent de face et le final un peu plus plat… mais bon, qui ne tente rien n’a rien. C’était une belle journée. J’ai pris beaucoup de plaisir. Le public était vraiment derrière moi, j’en ai profité, et c’était cool.
« J’ARRIVE À COURIR DE MANIÈRE PLUS INTELLIGENTE »
Vous n’étiez que deux dans l’échappée, ce n’était pas un avantage…
C’est vrai qu’à deux, c’était difficile d’espérer aller au bout. En plus, je me suis retrouvé seul dans le final. Je n’avais plus personne pour me relayer. Sur une épreuve comme celle-ci, il faut tout donner et c’est ce que j’ai fait. Je me suis fait plaisir. Franchement, je n’ai pas de regrets, ça aurait pu marcher. Je préfère tenter que de rester dans le peloton.
On aurait pu t’imaginer à l’attaque plus tôt lors des étapes de montagne à venir…
Je prends la course étape après étape. Il y a une journée piégeuse demain (vendredi), qui est censée se terminer par un sprint. Toutes les étapes se courent à bloc, car peu d’équipes veulent vraiment contrôler. On s’attend encore à une journée difficile demain, avant l’étape de samedi qui sera encore plus dure avec le Mont du Faz. Je suis très motivé pour aller chercher un bon résultat avec l’équipe dans les prochains jours. Personnellement, faire une belle place sur une étape, ce serait déjà top.
Tu t’étais déjà échappé il y a quelques jours sur le Tour de Cologne…
Les gens me voient souvent en ce moment (rires). Cette échappée à Cologne m’a permis d’aborder l’Alpes Isère Tour avec le plein de confiance. Et pour prendre les échappées, il en faut. Ça fait aussi partie de ma prise d’expérience dernièrement. J’arrive à courir de manière plus intelligente, et ça me permet d’être animateur.
« J’AI LA CHANCE D’AVOIR UN STAFF QUI CROIT EN MOI »
As-tu le sentiment que des journées comme aujourd’hui accélèrent ta progression ?
En termes de prise d’expérience, c’est énorme. Il y a aussi tout un jeu avec le peloton, savoir quand accélérer, quand se reposer, etc. C’est important pour la progression. J’ai la chance d’avoir un staff qui croit en moi. Ça donne beaucoup de confiance, et ça permet d’avoir de bons conseils quand je vais à la voiture. J’ai aussi la chance d’avoir un très bon entraîneur. C’est un atout incroyable, parce qu’il est très humain. Il m’explique bien pourquoi on travaille telle ou telle chose à tel moment.
C’est important pour toi ?
Je suis jeune, donc je me pose des questions. Il m’a fait bosser mon point faible, l’explosivité, tout en gardant mon point fort : les efforts plus longs. Je suis content de l’avoir pour me faire passer des paliers de progression petit à petit, sans me cramer la gueule. On a un staff au top : les médecins, les kinés, les diététiciens… Pour les jeunes coureurs comme moi, il y a des choses à adapter. On ne peut pas demander les mêmes choses à un mec de 19 ans qu’à un autre de 28. On est bien encadrés dans cette optique de progresser.
Tu cours régulièrement avec la WorldTeam. Qu’est-ce que ça t’apporte ?
L’équipe WorldTour permet de prendre de l’expérience. On est amené à travailler pour les autres, c’est normal de mettre nos leaders dans les meilleures dispositions possibles. Commencer la saison sur le Tour d’Oman a été très enrichissant. Je n’étais jamais parti aussi loin (sourire). C’est impressionnant de rouler avec des gars qui étaient mes idoles, comme Adam Yates par exemple. Ça fait bizarre honnêtement. Les voir au sein du peloton permet de comprendre comment ils courent. C’est important pour atteindre le haut niveau.