Une dizaine de personnes, dont au moins trois mineures, ont déjà été mises en examen vendredi à Paris, sur 25 au total devant être présentées à des juges d’instruction pour une série d’enlèvements, ou de tentatives, dans le milieu des cryptomonnaies. Plusieurs ont été placées en détention provisoire, et trois sous contrôle judiciaire. D’autres attendaient toujours vers 21 h de comparaître devant des juges des libertés et de la détention (JLD), a constaté une journaliste de l’AFP.

L’information judiciaire porte notamment sur la tentative d’enlèvement de la fille et du petit-fils du PDG de la société spécialisée Paymium, le 13 mai en pleine rue, dans le 11e arrondissement de la capitale.

Mais aussi sur « d’autres projets non aboutis », a précisé le parquet de Paris. Comme une première tentative d’enlèvement des proches du PDG de Paymium, le 12 mai, d’après plusieurs sources proches du dossier. Ou un projet d’enlèvement près de Nantes, déjoué in extremis par les forces de l’ordre. Dans celui-ci, deux commandos avec deux camionnettes devaient être utilisées, selon l’une de ces sources. L’un des commandos a été repéré car il utilisait la même camionnette que celui ayant opéré le 13 mai, a précisé vendredi une autre source proche.

« Hameçonnés par de l’argent »

Pour Ambroise Vienet-Legué, qui défend l’un des suspects du volet nantais, ce dossier se caractérise par des « profils très jeunes, hameçonnés par de l’argent puis pris dans une dynamique qui les dépasse ». « Mon client a reconnu avoir été l’un des fusibles d’une machine criminelle » et « regrette amèrement », a assuré son avocat. Le suspect, 18 ans, a été placé en détention provisoire.

« Mon client, fraîchement 18 ans et recruté par des personnes aguerries risque d’aller en détention à cause d’un contexte où la justice veut faire passer un message, sans individualiser », s’est inquiété Me Sobieslaw Bemmoussat, autre avocat en défense.

L’un des trois mis en examen placés sous contrôle judiciaire est un homme de 23 ans soupçonné d’avoir véhiculé « une personne à la demande d’un tiers », selon une troisième source proche. « La JLD a retenu la particularité du profil de notre client, qui n’a rien à voir avec l’affaire », se sont félicités ses avocats, Mahaut Laravoire et Adrien Sorrentino.

« Il est rassurant de constater que dans un dossier à fort écho médiatique les magistrats fassent la part des choses et tiennent encore compte de la minorité des mis en examen », a aussi commenté Julien Fresnault, avocat d’un adolescent de 16 ans, accusé d’être impliqué dans la tentative avortée du 12 mai.